Le musée Edmond Michelet de Brive présente l'exposition "Adolfo Kaminsky, faussaire et photographe" depuis fin novembre 2022. 70 clichés et des faux papiers rendent hommage à ce héros de l'ombre de la seconde guerre mondiale âgé de 97 ans aujourd'hui. Un parcours conté par sa fille Sarah Kaminsky.
Immigré juif arrivé en France avant la guerre, Adolfo Kaminsky est libéré in extremis de Drancy grâce à son passeport argentin. Il est alors âgé de 17 ans et décide d'entrer en Résistance.
"Il est un passionné de chimie colorante, il a une expertise. Tout à coup, il transforme les méthodes de fabrication de faux papiers pour aider les juifs à se sauver et notamment les enfants juifs, raconte sa fille Sarah Kaminsky. Après, il a expliqué aux autres faussaires comment faire. Cela a permis d'inonder la France de faux papiers et de sauver beaucoup de monde."
Une activité qu'il continue après la guerre, devenant le maître-faussaire de toutes les causes qui lui paraissent justes. Un destin hors du commun pour cet homme de 97 ans que raconte avec émotion sa fille Sarah.
"Il est à la fois faussaire et photographe. En fait, il a commencé à faire de la photo pendant la seconde guerre mondiale parce qu'il avait besoin de reproduire des tampons."
Pour les protéger, Adolfo Kaminsky a longtemps caché à ses enfants son passé de faussaire comme il cachait ses talents de photographe pour ne jamais être dans la lumière.
"Cela démarre juste après la Libération. Il commence à prendre des clichés artistiques pour lui-même par passion. Seulement, toute sa vie, il développe la pellicule mais ne tire pas les photos."
70 clichés imprégnés de la mélancolie et de la solitude de ce héros de l'ombre qui ont toutes leur place dans un musée d'art et d'histoire.
"L'idée aussi c'était de faire connaître ces photographies qui sont pour moi de véritables archives d'un monde oublié, notamment le Paris des années 50,60,70. C'est un véritable artiste", ponctue Sarah Kaminsky.
Une exposition conçue par le musée d'art et d'histoire du Judaïsme de Paris et mise en scène par Lucie Boyer. Un voyage au temps de la Résistance dont l'entrée est libre, musée Michelet de Brive, jusqu'au 27 mai prochain.