Depuis trois semaines l’association Tous Partenaires Covid a mis en ligne un questionnaire pour les personnes touchées par la Covid-19. L’objectif est d’établir un portrait-robot du post-covid, pour le faire reconnaître puis le traiter.
"Nous avons déjà eu plus de 1 000 questionnaires remplis. C’est un bon chiffre", analyse Jean-Marc Comas, endocrinologue à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et président de Tous Partenaires Covid. L'association a été créée en juillet dernier par des professionnels de la santé, dont certains ont participé à la rédaction de "Mes conseils Covid", commandé par le ministère de la Santé. Elle a mis en ligne, depuis mi-novembre, un premier questionnaire de suivi des patients atteints par la Covid-19. "Il nous en faut 4 000 pour que ça devienne fiable. Et affiner, puis mettre en place les autres questionnaires, souligne le médecin. Nous établirons une première synthèse d’ici la fin de l’année".
L’objectif de cette association, qui regroupe des patients, leur famille, des médecins, des chercheurs, des membres de la société civile, est de mener une étude longue sur les séquelles physiques et psychologiques que peuvent laisser une infection à la Covid-19 sur les malades. Ce que le médecin appelle la "Maladie long-Covid", à savoir "la persistance de certains symptômes quatre semaines après l’infection".
"On veut tirer le portrait-robot de cette maladie, mais ce qui revient chez les patients qui ont été infectés, c’est la fatigue persistante, le trouble de l’odorat, la dépression, les troubles cognitifs, les atteintes sur le système neurovégétatif, le système nerveux autonome, des crises de sueur, des déséquilibres, de l’anxiété", énumère-t-il. L'enjeu médical et sociétal est d'identifier les multiples symptômes du post-covid, selon le médecin.
Aujourd’hui, nous sommes tous focalisés sur le Covid aigu, la contamination etcetera mais derrière ? Ce virus on ne sait pas ce qu’il devient par la suite. Il y a un vrai enjeu de suivi
Le but : assurer "en direct" ce suivi de la maladie pour éviter des retards comme d’autres infections avant elle. "On voit bien, dans l’histoire, toutes ces maladies qui ont mis du temps avant d’être reconnue. La fibromyalgie, la maladie de Lyme, la spasmophilie à une époque. Aujourd’hui, il faut écrire en temps réel. Pour la faire reconnaître", indique l’endocrinologue.
"On est là pour initier un mouvement"
Une enquête en longueur qui permettra d’en savoir plus sur les séquelles de la Covid-19 et de sa prise en charge. "Aujourd’hui, cette maladie me préoccupe, mais tant qu’on n’a pas d’études de suivi longitudinales, on ne peut pas dire que c’est absolument inquiétant ou irréversible. Ce sont les premiers résultats qui vont guider les recherches et qui amèneront des réponses, explique le médecin. On est là pour initier un mouvement et plus il y a des personnes qui rempliront le questionnaire plus on aura des informations robustes pour définir cette maladie."
Si l’association est en cours de construction et en recherche de partenariats, "l’entraide corrézienne" fonctionne d’après Jean-Marc Comas. "On a le soutien du sénateur de Corrèze, Daniel Chasseing. Et Pascal Coste (Président du conseil départemental de la Corrèze) a écrit au ministre de la Santé et au Président de la République pour prendre connaissance de notre enquête inédite et de notre souhait d’être disponibles pour faire partie du comité citoyen pour la vaccination", souligne le médecin. Annoncé par Jean Castex le 3 décembre dernier, un comité citoyen pour la vaccination sera formé pour s’associer à l’exécutif sur "la conception de notre stratégie vaccinale" avait annoncé le Premier ministre.
Interview de Jean-Marc Comas sur l'objectif médical de Tous Partenaires Covid