Sept demandeurs d’asile ont fait le voyage Tulle-Egletons ce mardi 10 octobre avec l’association Le Roc et la SNCF. L'objectif est de mieux comprendre ce mode de déplacement pour davantage l'utiliser.
Voyager en train peut représenter une épreuve pour certains demandeurs d’asile. Pourtant, c’est souvent nécessaire : ils doivent se déplacer régulièrement, notamment pour se rendre à des convocations administratives.
Ce mardi matin, avec la SNCF et l’association briviste Le Roc, sept demandeurs d'asile ont donc participé à un atelier pour mieux se déplacer en train. Originaires du Bangladesh et d’Afghanistan, ils sont en France depuis moins d’un an et ne parlent pas français. Alors, effectuer un trajet relève souvent du défi.
Pour moi, c’est difficile de prendre le train mais maintenant j’ai appris comment le prendre et comment acheter le ticket. C’est plus facile à présent.
Mohammed Ali, bangladais.
Pour l'inclusion sociale
Découverte de la gare, repérage des voies, des quais, des agents, des panneaux d’affichage... Ce matin, Mohammed et les autres apprennent à se repérer dans une gare, à prendre le train, à utiliser les outils numériques. L'objectif de cette action est de les encourager à utiliser ce mode de transport, mais aussi de lutter contre l’exclusion sociale.
On a pu se rendre compte que c’était compliqué pour eux de prendre le train. Ils bénéficient de la carte solidaire, et parfois il y avait des incompréhensions avec les contrôleurs. Faut-il prendre un billet plein tarif, pas plein tarif ? Parfois, ils sont revenus avec des amendes qu’ils ne comprenaient pas, et les contrôleurs non plus. On s'est dit qu’il fallait vraiment leur expliquer le fonctionnement de la SNCF.
Claire Norat, référente sociale de l’association Le Roc
Boucles blondes et lunettes sur le nez, Marie-Noëlle Grange, animatrice SNCF, rassurante, les accompagne tout au long du trajet. Elle leur ouvre la voie : "On leur explique comment acheter leur billet pour qu’ils puissent être en règle, pour qu’ils puissent se sentir à l’aise quand ils voient le contrôleur, qu’ils sachent comment ils doivent agir. Ce sont des gens qui ne sont pas de notre pays, ils ne possèdent pas les mêmes us et coutumes. Pour eux, un contrôleur, ça a un uniforme, donc c’est une autorité, ils peuvent avoir peur. On leur apprend qu’un contrôleur, c’est quelqu’un qui est juste là pour savoir si leur voyage se passe bien, qui n’est pas que là pour réprimander."
Comme les étudiants
Ce n’est pas la première fois que la SNCF met en place ce type d’initiatives . Elle a aussi une mission sociétale, comme le rappelle Fabienne Datchary Wilhemn, directrice des lignes sud SNCF. Elle organise des ateliers habituellement avec des étudiants : "On participe à ces voyages parce que cette population ne maîtrise pas forcément la langue et elle rencontre les mêmes problèmes que les étudiants qui prennent le train."
D’autres ateliers auront lieu le 7 novembre et le 12 décembre. En tout, une trentaine de demandeurs d’asile hébergés en Corrèze auront bénéficié de ces suivis depuis le mois de septembre 2023.