À la suite d'un accident ou d'une maladie, certains élèves peuvent rester éloignés de leur établissement scolaire pendant de longues périodes. Pour maintenir le lien, à la fois pédagogique et social, le ministère de l'Éducation Nationale met à disposition des robots pilotés à distance qui permettent aux élèves d'être virtuellement présent. Exemple avec une collégienne à Uzerche (Corrèze).
Ella est collégienne, en classe de troisième. Depuis trois ans, elle ne peut pas suivre tous les cours dans sa classe. Elle suit une partie du programme depuis son domicile. Ella souffre d’une grave maladie qui l'oblige à porter une prothèse à la jambe et à suivre de lourds traitements qui la fatiguent beaucoup.
J'y vais souvent les après-midis parce que le matin, je suis fatiguée donc je fais les cours en visio. Les cours qu’on peut déplacer, on les déplace au rez-de-chaussée, comme ça tout est à disposition pour moi.
Ella VaillantÉlève de 3e au collège d'Uzerche
Un robot installé en classe
Pour assister au cours, Ella pilote un robot. Installé en classe, il est déplacé par l'adolescente qui se connecte à une plateforme, depuis son domicile.
Au début du cours, la collégienne installe le robot entre deux rangées, devant le tableau pour voir son enseignant, entendre ses camarades et suivre la leçon à distance. Son professeur d'histoire-géographie, Jérémy Rigaud, explique qu'il lui envoie les cours de la séance, ce qui lui permet de faire les exercices en même temps qu'eux. "Elle va suivre avec nous le diaporama et elle a la trace écrite des cours sous ses yeux, donc elle a tous les éléments pour suivre."
Dispositif lancé en 2021
Ce dispositif de l'Éducation Nationale existe depuis 2021, pour des élèves physiquement empêchés d'aller en cours. En Corrèze, il a été déployé jusqu'ici pour quatre collégiens. "Le constat qui avait été fait, c’est que les élèves peu à peu, même s'ils recevaient les cours et si certains enseignants venaient à domicile pour les aider, n’étant plus aux contacts de leurs camarades ni de leurs enseignants, il y avait une démotivation qui s’installait," raconte Thierry Labregère du Service départemental de l'école inclusive.
C'est une véritable continuité pédagogique sans aucun heurt, sans rupture pour des enfants qui souffrent de pathologie lourde. Ce sont des situations douloureuses et ne pas pouvoir suivre une scolarité et être coupé de ses camarades, c’est une double peine.
Sandra MontalandPrincipale du collège d'Uzerche
Pour sa mère, ce système rassure, "ça lui permet de ne pas être en retard par rapport aux autres élèves et de suivre sa scolarité quasi normalement. Pour Ella, ça ne remplace pas sa présence en classe, "je n’ai pas les camarades à côté de moi. Je vois le prof, c’est déjà ça", confie-t-elle.
Cette année, la collégienne pourra passer son brevet en présentiel, avec des conditions adaptées à sa situation. Et l'an prochain, son robot la suivra dans le lycée de son choix.