François Busnel sera le président de la prochaine Foire du livre de Brive (Corrèze), qui se déroulera du 4 au 6 novembre 2022. Pour préparer sa 40e édition, le journaliste et producteur de l'émission La Grande librairie est ce vendredi 23 septembre 2022 à Brive.
Vous venez d'être nommé président de la 40e édition de la Foire du livre de Brive. Mais en quoi consiste exactement ce rôle de président ?
Le principe est de montrer qu’il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre la littérature et la vie. Trop souvent, on considère qu’il y a les écrivains d’un côté et la vraie vie de l’autre. Ce n'est pas du tout le cas et c'est ce qui m'a séduit à Brive. C'est peut-être le seul endroit où se retrouvent les écrivains et le public dans une dimension fraternelle, sans avoir ce qu’il y a dans certaines grandes villes, c'est-à-dire une distance.
Nous allons montrer qu’il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre la littérature et la vie.
François Busnel, président de la 40e Foire du livre de Brive
Votre compagne, l'écrivaine Delphine de Vigan, a présidé la Foire du livre. Est-ce qu'elle vous a donné quelques conseils ?
Elle ne m'a pas briefé, et quand bien même l'eût-elle fait, je préférerais faire autre chose que ce qu'on me demande. Les organisateurs ont pris un risque énorme en me nommant président : je vais défaire tout ce qui sera prévu, car la littérature, c’est aussi l’improvisation. Nous allons nous amuser, proposer des rencontres joyeuses, profondes, sans esprit de sérieux, en célébrant les quelques vertus de la vie. (...) Je vais donner une grande place à la poésie et aux nouvelles voix. La littérature et la culture, c’est bien quand on a nos repères mais c’est encore mieux quand on découvre de nouveaux talents.
Lire, c’est être du côté du plaisir et Brive sait bien faire avec le plaisir.
François Busnel, président de la 40e Foire du livre de Brive
Qu'est-ce qui, selon vous, fait la spécificité de la foire de Brive ?
Brive est devenu un événement important. Déjà parce qu'elle se déroule juste après la remise du prix Goncourt. Les écrivains se sentent peut-être beaucoup plus libres. C’est un rendez-vous aussi important pour le public, qui peut choisir entre plus de 400 écrivains, dans une ambiance festive. Au milieu de la vie culturelle quotidienne, il y a une bulle qui s’appelle Brive-la-Gaillarde, où les barrières sont abolies, où les gens se parlent vraiment, c’est assez unique dans le paysage français. L’endroit, la place, les terrasses de bistrot : je crois que Brive cumule toutes les choses qu’on aime. Lire, c’est être du côté du plaisir et Brive sait bien faire avec le plaisir.