Après celui de Guéret le 6 mai, l'hôpital d'Ussel (Corrèze) n'obtient pas, non plus, la certification délivrée tous les quatre ans par la Haute Autorité de Santé. Malgré un bilan plutôt positif, l'établissement ne remplit pas plusieurs critères impératifs.
Les hôpitaux de proximité du Limousin sont-ils de mauvais élèves ? Oui, si l'on en croit la Haute Autorité de Santé (HAS), qui, pour la deuxième fois, en moins de dix jours, ne délivre pas la tant espérée certification à l'un d'entre eux. Après l'hôpital de Guéret le 6 mai dernier, c'est celui de Haute-Corrèze, à Ussel, qui est à son tour épinglé par la HAS dans son rapport.
"Coup de massue"
Un "coup de massue" pour le Dr Mohamed Es Salhi, responsable des urgences, qui ne cache pas son amertume : "C’est incompréhensible et injuste. Incompréhensible parce que le retour à chaud était plutôt positif et injuste au vu du travail fourni par l’ensemble des soignants sur l’hôpital.”
Sur dix-sept critères impératifs, il en manque deux pour obtenir le précieux sésame. Le premier concerne la "culture globale de la qualité" qui ferait défaut aux équipes. La HAS reproche notamment à l'hôpital d'Ussel de ne pas prendre suffisamment en compte les évaluations de satisfaction des patients pour mettre en place des plans d'amélioration.
Autre critère manquant : la vétusté des locaux, notamment des blocs opératoires vieux de trente ans. Sur ce point, la direction répond que trois millions d'euros ont d'ores et déjà été débloqués par l'Agence régionale de santé pour conduire d'importants travaux de réhabilitation "dans les semaines ou les mois à venir."
"90% de notes positives"
Comme pour le Centre hospitalier de Guéret, les experts de la HAS ont également déploré l'absence de prise en charge spécifique pour les mineurs aux urgences.
Pour Christophe Arfeuillère, le maire d'Ussel et président du conseil de surveillance de l'hôpital, "il faut continuer à travailler. Le rapport signale que l’ensemble du travail effectué va dans le bon sens."
Aujourd’hui, on a 90% de bonnes notes. C’est comme un examen, il faut 100%.
Christophe ArfeuillèreMaire (LR) d'Ussel et président du conseil de surveillance de l'hôpital
En attendant, cette non-certification n'aura "strictement aucune conséquence pour les patients", selon Nicolas Portolan, le nouveau directeur général des hôpitaux de Corrèze. Celui-ci dispose d'un délai de deux ans pour améliorer la qualité de l'établissement de soins, avant une nouvelle évaluation. La seule conséquence directe est financière. "L’établissement ne pourra pas accéder au petit bonus financier qui lui aurait été octroyé en cas de certification", reconnaît Nicolas Portolan.
La certification est une procédure d'évaluation externe des établissements de santé privés et publics qui existe depuis 1996, effectuée par des professionnels mandatés par la HAS, aussi appelés "experts évaluateurs". Cette procédure a lieu tous les quatre ans et porte sur "le niveau de qualité et de sécurité des soins délivrés aux patients". Elle porte sur le fonctionnement global de l'établissement et n'évalue pas chaque service. Son rapport est rendu public et accessible depuis le site de la Haute Autorité de Santé.