Un nouveau service de chimiothérapie sans patient pour cause de bataille administrative

Un service rénové pour faire de la chimiothérapie, mais qui n’a pas le droit de traiter les patients pour cause de bataille administrative. La clinique des Cèdres, à Brive n’a pu ouvrir cette nouvelle unité car l’Agence régionale de santé s’y est opposé. 

Un nouveau service de jour pour traiter les malades atteints de cancer par chimiothérapie. 300m² refaits à neuf, 6 places en hospitalisation de jour. Tout est prêt au centre médico-chirurgical des Cèdres, à Brive, pour accueillir les patients. Mais pour le moment, rien de fonctionne. Car l’Agence régionale de santé a refusé de donner son autorisation d’ouverture. Dans un communique, l'ARS justifie sa décision en précisant que "le parcours de soins proposé aux patients ne correspond[ait] pas aux recommandations de L'Institut National du Cancer." Problème évoqué : si la clinique pratique les soins en tant qu'établissement associé avec Aurillac, la patient serait obligé de réaliser sa première séance en Auvergne. Pour l'ARS, cette obligation ne permet pas d'assurer une prise en charge correcte des patients. 


De son côté, la clinique conteste le refus de l'ARS. Pour la directrice, l'accord de l'Agence de santé ne serait pas obligatoire pour faire fonctionner le service. La clinique privée a donc déposé 2 recours dont un auprès du tribunal administratif de Limoges : un recours hiérarchique et un autre pour excès de pouvoir.

Mais le temps judiciaire n’est pas celui de la médecine et les patients vont probablement devoir faire preuve de patience avant de pouvoir réaliser leur chimiothérapie sur ce nouveau site.  Chaque année 700 à 800 nouveaux diagnostics de cancer sont réalisés ici. Le demande de prise en charge est en constante augmentation.

Pour le docteur Jarcau, recrutée pour prendre en charge le service, le bilan est amer. Pour le moment, elle ne peut assurer que les consultations des patients, qui sont ensuite renvoyés vers d’autres établissements pour la chimio, à commencer par l’hôpital de Brive.

Une situation qualifiée d’absurde par les tenants de ce projet. La clinique privée prépare la création de ce service depuis de nombreuses années. Pour y parvenir, une convention a été envisagée avec le centre médico-chirugical de Tronquières, à Aurillac. Les démarches ont été engagées depuis plus d’un an, mais à quelques jours du lancement en janvier, l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine s’est opposée à l’ouverture. Selon la clinique, le motif invoqué est tout bêtement l’absence de demande d’autorisation. Pour la directrice, ce grief n’est pas recevable car elle estime que ce service n’a nullement besoin d’en passer par une telle démarche.

En attendant que la justice tranche le litige, l’unité d’oncologie ne peut administrer de traitements chimiothérapiques. La clinique des Cèdres compte obtenir rapidement gain de cause. Elle espère ensuite, à terme, collaborer avec l’hôpital de Brive pour créer une sorte de pôle d’excellence et accueillir plus de patients, car il a été constaté que de nombreux patients diagnostiqués partaient se faire soigner ailleurs qu’en Corrèze : Limoges, Toulouse ou Clermont.

L'agence régionale de santé souhaite rétablir le dialogue avec la clinique et encourager le développement d'une collaboration avec le centre hospitalier de Brive plutôt qu'Aurillac. 

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