Trois responsables de l'entreprise AB Constructions 19 sont jugés pour escroquerie devant le tribunal correctionnel de Brive. Une cinquantaine de parties civiles étaient présentes à l'ouverture du procès, ce 21 décembre. Les maisons clefs en main commandées par les clients n'ont jamais été livrées ou étaient loin d'être terminées, avec de nombreuses malfaçons.
À l'ouverture du procès, ce jeudi 21 décembre, elles sont plusieurs dizaines de familles à s'asseoir sur les bancs de la salle d'audience. Presque toutes sont parties civiles dans l'affaire qui les oppose à la société briviste AB Constructions 19.
Le dirigeant de l'entreprise et ses deux associés sont jugés devant le tribunal correctionnel de Brive pour délit de construction, pratiques commerciales trompeuses, abus de confiance et perception de fonds anticipée sur une période allant de 2018 à 2021, année de liquidation de l'entreprise.
Des maisons clefs en main jamais livrées ou très loin d'être terminées
Entre 2018 et 2021, ces familles choisissent de faire confiance à cette entreprise pour construire la maison de leur rêve. Mais les maisons clefs en main commandées ne sont finalement jamais livrées ou alors très loin d'être terminées, comprenant par ailleurs de nombreuses malfaçons.
"Ils nous ont juste laissés avec le vide sanitaire. On a été obligé de finir la maison par nos propres moyens. On a redemandé des crédits à la banque, toutes nos économies y sont passées et je me suis retrouvé à gérer la construction de la maison. Le sol se dérobe, on perd pied, on ne sait plus, on en veut à tout le monde, ça a été une mauvaise passe", confie Jean-Mickaël Ciekanski.
"Je suis le patron, j'assume"
Comme lui, ils sont nombreux à être venus aujourd'hui pour demander réparation au gérant de la société mise en liquidation. Il est le seul des trois prévenus à s'être rendu au procès. "Vous avez refusé d'assumer vos responsabilités", lui reproche la présidente. De nationalité portugaise, il était en effet retourné au Portugal après la liquidation de l'entreprise. "Ce n'est pas moi qui ai fait tout ça, mais comme je suis le patron, j'assume", rétorque-t-il. Il reporte une grande partie de la gestion de l'entreprise à ses deux associés, absents de l'audience.
Il aurait dû être plus vigilant en tant que dirigeant. Néanmoins sa confiance a également été abusée par deux personnes qui lui ont dit que tout allait bien pendant des années, en réalité tel n'était pas le cas.
Maître Virginie Blanchardavocate de la défense
Tout l'après-midi, les plaignants se sont succédé à la barre pour raconter les préjudices et les difficultés endurées face à ces chantiers inachevés. Tous espèrent maintenant être dédommagés.