Une météo favorable après une année difficile. Les vendanges viennent de commencer dans le vignoble corrézien de Branceilles. Affectée par le gel printanier et l'humidité estivale, la récolte est maigre, mais la qualité est bien là, assurent les viticulteurs.
"Il n'y en a pas beaucoup à cause du mildiou". Sur les pieds de vigne de Jean Barot, le raisin se fait rare. Il se saisit d'une grappe de Chardonnay pour nous montrer des grains juteux d'un vert tendre, et d'autres noirs et flétris : "Ici, on a un grain normal, et là, il se gâte, il pourrit, il se dessèche. Donc il faut le ramasser, faut pas attendre" explique le viticulteur.
Dans le vignoble de Branceilles, les vendanges viennent de commencer, et il faut agir vite pour ne rien perdre de la récolte annuelle. Avec le soleil et le vent du nord, le fruit peut vite dépasser sa maturité idéale, et chaque jour le mildiou gagne un peu plus de terrain.
"On est déçu parce que le travail est là, en plus nous, on bénéficie d'une grosse montée d'image et de reconnaissance sur l'appellation Corrèze, donc on était sur une bonne dynamique, et voilà. Mais on s'adapte, c'est ce qu'on appelle la résilience paysanne", commente Philippe Leymat, viticulteur et président de la cave coopérative de Branceilles.
70% de pertes
À Branceilles, on ne ramasse plus à la main. La vendange du vignoble, de 200 hectares au total, est mécanisée. Une machine, qui récupère ce que le gel d'avril, et le mildiou ont épargné.
La coopérative rémunère en fonction de la pesée. Jean Burot dépose 900 kg de chardonnay. Avec son demi-hectare de vignes, il aurait pu espérer trois tonnes. Les années se suivent et se ressemblent amèrement pour ce vigneron : "21 le gel, 19 le gel, 22 très bonne année, 23 le mildiou, 24 gel plus mildiou, ça fait beaucoup". Cette année, les viticulteurs déplorent 70% de pertes.
La qualité est là
Philippe Leymat se montre plus optimiste. Selon lui, la quantité est réduite, mais la qualité, elle, est au rendez-vous. "Le soleil depuis deux jours a fait effet, et là, c'est la bonne maturité pour faire des blancs comme on le recherche, c'est idéal" commente-t-il.
Dans ce territoire qui bénéficie de l'AOP Corrèze, reconnue depuis 2023, les viticulteurs de Branceilles ont particulièrement subi les conditions climatiques défavorables. La récolte de cette année ne devrait pas permettre de produire du vin de paille.