L’usine du papetier Condat, en Dordogne, est amenée à fermer l’une de ses lignes de production. 186 emplois seraient menacés, soit un emploi sur deux. Et les conséquences s’étendent jusqu’à la Corrèze. Un site près de Brive devait bientôt alimenter l’usine en énergie : par effet domino, ce projet est-il lui-même menacé ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Ce que l’on sait avec certitude : c’est qu’une toute nouvelle chaudière biomasse doit être mise en action courant 2024 à Condat. Le but est d’alimenter avec un combustible plus vert ces usines de papier. Cette chaudière, c'est un investissement qui se chiffre entre quarante et cinquante millions d’euros. Un projet largement subventionné par l’État et la région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de trente-trois millions d’euros.
Seulement pour fonctionner, cette chaudière innovante a besoin de combustible : des granulés fabriqués à base de déchets. Et c’est justement la production de ce combustible qui doit être assurée sur l’agglomération de Brive, par une entreprise appelée Paprec. Seulement voilà, avec la réduction d’activité de l’usine Condat, on peut se demander si le contrat d’approvisionnement entre les deux entreprises ne va pas être remis en question.
Qu’en disent les responsables des deux entreprises ?
Côté Condat, à l’usine de papier, les responsables nous renvoient au communiqué du groupe, le sujet est évidemment sensible. Ce communiqué officiel confirme que la chaudière devrait être opérationnelle à la mi-2024.
Aucune précision cependant sur le contrat d’approvisionnement, signé avec Paprec, pour alimenter la chaudière en combustible. La raison de ce silence : "des restrictions légales", selon le groupe, compte tenu du processus entamé de réduction d’activité.
Et du côté de Paprec ?
L’un des responsables de l’usine Paprec, rencontré ce vendredi matin, n’évoque pas d’inquiétudes particulières quant à la poursuite de son activité. Cette usine qui produira des CSR, à savoir des combustibles solides de récupération, verra le jour. L’investissement n’est pas perdu. Pour lui, si Condat revient sur le contrat d’alimentation signé avec Paprec, son usine devrait trouver d’autres clients. Il y a de la demande pour ce combustible qui limite les émissions de CO2.
Le responsable est aussi revenu sur le contexte plus global dans lequel s’inscrit cette problématique. Le contexte, c’est celui d’un marché du papier qui s’effondre, avec des fournisseurs directs ou indirects qui doivent s’adapter.