Les incendies, les accidents et depuis le mois de mars, le Covid. Ce deuxième confinement engage à nouveau les pompiers sur le transport des personnes touchées par le virus. Eux-mêmes peuvent être touchés. Notre rédaction vous propose une immersion avec les soldats du feu de la Corrèze.
L'une de nos équipes a suivi le travail des pompiers dans la caserne de Brive. Une immersion qui a permis de constater comment était enclenché le mode Covid dans les interventions.
Le risque d'exposition au coronavirus est tout d'abord identifié. Avant de partir en intervention, les équipes commencent par s'équiper en suivant un protocole strict, des gestes répétitifs auxquels les pompiers sont maintenant habitués. Combinaison, gants à usage unique doublés, lunettes de protection et masque FFP2.
Le jour du reportage, c'est justement auprès d'un de leurs collègues, fatigué et fiévreux chez lui depuis le début de matinée, qu'ils ont dû intervenir.
L'équipage a fait un premier bilan et l'a transmis au médecin régulateur. Il a décidé de son transport sur le centre hospitalier de Brive. Il va être vu par un infirmier puis un médecin qui vont lui faire un test PCR pour lever la suspicion de coronavirus
De retour à la caserne, le passage par le sas de désinfection est obligatoire. L'équipe ne repartira pas en intervention tout de suite. Il faut près de trente minutes pour ôter leur équipement et stériliser le camion, là aussi selon un mode bien particulier.
Avoir au sein de la caserne l'un des leurs touché par le Covid perturbe forcément leur organisation. L'inquiétude est présente parmi les 17 pompiers ce jour là mais l'activité doit se poursuivre. Et les appels s'enchaînent au standard téléphonique basé à Tulle. 80% d'entre eux concernent des secours à personnes.
Des interventions Covid et les autres, pendant lesquelles il faut aussi désormais penser au risque de contamination
Depuis le début de la deuxième vague, les appels Covid se succèdent. Des troubles ou des symptômes persistants.
.Nous avons un questionnement pour lever ou identifier les doutes en rapport avec le coronavirus et à ce moment là, en lien avec la régulation du SAMU, on apporte une réponse adaptée à la personne
Partout en Corrèze, les pompiers s'adaptent à la demande et aux restrictions. Le Covid impose une charge supplémentaire, difficile à gérer depuis le mois de mars.
C'est plus comme avant, on a les distanciations sociales, on ne fait plus du sport comme avant, pour manger on est un par table, il y a moins de convivialité, mais c'est comme ça, il faut faire avec
Depuis la première vague, les pompiers de Corrèze sont intervenus sur plus de 200 cas de coronavirus.
Quant au sein de la caserne de Brive, les mesures sanitaires prises, l'arrêt du sport collectif, la cantine avec plusieurs services par groupes de 4/5 personnes, la réorganisation de leur planning de formation, portent leurs fruits puisqu'ils sont préservés jusqu'à présent. Le seul pompier touché est depuis sorti d'une brève hospitalisation et va désormais bien.
Il existe 1300 pompiers corréziens, dont 150 professionnels. Il y a 33 centres de pompiers volontaires, principalement en milieu rural, et ils font l'objet eux aussi de protocoles très stricts. Leur présence est en effet indispensable sur des secteurs où la proximité d'intervention est salutaire. Les casernes de Brive, Tulle et Ussel mixe des sapeurs-pompiers volontaires et professionnels.