Depuis plus de 20 ans, les conseils de quartier permettent d'améliorer et de développer la démocratie de proximité. Leur rôle est à la fois social et économique. Ils sont un lien très important entre les habitants et les municipalités, notamment dans les quartiers prioritaires. Exemple à Brive, dans le quartier de Gaubre.
Claude Peyronnet est arrivé dans le quartier de Gaubre en 1978. Après une carrière professionnelle à l’extérieur de la ville, cet ancien gendarme est venu vivre à temps complet dans le quartier en janvier 1991. Pour occuper sa retraite et « créer du lien social », il a décidé de s’investir dans la vie locale. C’est ainsi qu’en 2016, il est devenu président du conseil du quartier numéro 14, celui de Gaubre. Depuis, à la tête d’une équipe de douze membres, il suit et participe à l’évolution de ce quartier prioritaire, situé à l’ouest de Brive.
Une fois par mois environ, la mairie organise une réunion avec tous les présidents de quartier. On expose le travail qui est fait, ce qui reste à venir et on explique toutes les difficultés sociales ou autres qu’on rencontre sur le terrain.
Claude Peyronnet, président du quartier de Gaubre (Q14)
Lors de son premier mandat, Claude Peyronnet a contribué à certains réaménagements pour moderniser et sécuriser le quartier : « La première chose que j’ai demandée à la ville, ça a été la création d’un rond-point dans un carrefour qui était très dangereux », raconte le retraité. Dans la foulée, la rue Jean-Baptiste Toulzac a également bénéficié de nouveaux aménagements destinés à améliorer la vie des habitants du quartier. Mais la plus grande fierté du président du « Q14 », ce sont les jardins familiaux et le jardin pédagogique qui ont remplacé une ancienne friche, « ça a pris plus de cinq ans pour créer tout ça ».
À 77 ans, Claude Peyronnet est dans son second et dernier mandat. Un mandat qui est marqué par la rénovation urbaine du quartier. Une rénovation très attendue. Car pour l’instant, seule une partie des habitants a été relogée et certains immeubles, abandonnés, laissent une impression de désolation.
On nous dit toujours que ça va commencer, mais les travaux ont du mal à démarrer.
Claude Peyronnet
Une situation qui devrait changer. En juin 2023, un nouvel avenant dédié au quartier Gaubre-Tujac a été signé dans le cadre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU).
Des milliers de conseils de quartier
Créés en 2002, les conseils de quartier sont des piliers de la démocratie participative locale. Ils sont obligatoires pour les villes de plus de 80 000 habitants. Mais certaines communes, plus petites, choisissent également d’en avoir. En Limousin, les trois agglomérations des trois départements en sont dotées.
À Limoges, la ville a été divisée en dix quartiers et autant de conseils de quartiers qui comptent chacun maximum neuf citoyens pour des mandats de trois ans.
À Brive, on trouve dix-sept conseils de quartier, composés de douze membres renouvelés à chaque élection municipale, tous les six ans. Ils sont élus par leurs voisins.
Enfin, à Guéret, la commune est divisée en cinq quartiers. On trouve donc cinq instances dans lesquelles siègent neuf habitants qui peuvent candidater dès l’âge de 16 ans (une particularité) pour deux ans.
Le rôle des conseils de quartier
Les conseils de quartier représentent le premier échelon de la démocratie de proximité. Ils peuvent lancer des projets (comme les réaménagements d’espaces verts ou les travaux de voirie). Ces instances sont aussi l’occasion d’échanger directement avec les élus, de leur faire part des préoccupations des habitants et de l’ambiance générale. Les conseillers ont aussi souvent un rôle de médiateur.
Les conseils de quartier contribuent aussi à l’animation de la vie des quartiers en organisant des évènements sur leur territoire et en participant aux grands projets de la commune par le biais de concertations. Pour cela, ils ont des budgets. À Brive, par exemple, chaque quartier bénéficie d’une dotation de 750 000 euros pour six ans. Ce qui a permis de réaliser 484 actions depuis 2016.