Une dizaine d'élèves du collège de Treignac (Corrèze) a fait sa rentrée, ce lundi 2 septembre. C'est le plus petit collège de l'académie de Limoges avec environ 150 élèves et notamment de jeunes migrants.
Il est 17 h 20, la plupart des élèves rentrent à la maison, mais les ceux de l'internat de Treignac vont, eux, dormir au collège. Les jeunes font le tour du dortoir dans lequel ils vont dormir le temps de l'année scolaire. Certains élèves n'en sont pas à leur première année. Mais, c'est une première expérience pour Enzo, treize ans.
"On va bien s'y faire"
Arrivé dans sa chambre, il prépare son lit laborieusement : "C'est la nouveauté. Pour moi, c'est un défi, je ne sais pas si pour les autres, ce sera pareil. Mais ne plus voir les parents, les sœurs, les frères, ça va être un peu compliqué. Les habitudes qu'on a la maison ne vont pas être les mêmes qu'on a ici. Les devoirs, les activités... ce n'est pas pareil, ça va être compliqué. Mais bon, on va bien s'y faire."
Certains élèves passent cette année scolaire à l'internat en raison de mesures éducatives. D'autres y sont pour des questions d'éloignement géographique. L'internat de Treignac accueille aussi des mineurs isolés comme Hasnain, seize ans, venu du Pakistan.
L'établissement est géré par Jean-François Lagu, principal du collège de Treignac. Il inspecte les chambres sérieusement, mais avec bienveillance : "This is not allowed" (ce n'est pas autorisé, NDLR), explique-t-il en anglais à Hasnain, en prenant un paquet de gâteau posé sur une étagère.
"On accueille des élèves qui sont, soit éloignés de leur domicile, soit qui sont là parce qu'il y a un projet éducatif. Ce dernier a été concerté avec la famille et, parfois, avec certains services du conseil départemental. On a aussi l'accueil de mineurs non accompagnés. Donc, cela relève d'associations, c'est ce qu'on appelle l'Aide sociale à l'enfance qui dépend du conseil départemental de la Corrèze. Ils viennent ici, parce que nous disposons d'une classe externalisée", précise Jean-François Lagu.
Ils vont apprendre le français. L'idée est qu'ils puissent se familiariser avec un nouvel environnement, s'épanouir et apprendre la langue française afin de construire un projet professionnel.
Jean-François LaguPrincipal du collège de Treignac
À lire aussi : "Le matin, c'est plus facile pour les habiller !" L'uniforme fait sa rentrée à l'école
Apprendre à vivre ensemble
Comme une petite famille, c'est ensemble que les dix internes passent à table dans le self du collège, un premier repas pour briser la glace.
Après dîner, c'est quartier libre et appel autorisé. Esteban, douze ans, passe un appel à sa famille. "Avant, c'était difficile. Je voulais rentrer tout le temps. Mais finalement, c'est passé. J'ai fini par me faire des amis", confie-t-il.
Mais dans la chambre d'à côté, Enzo lui cherche encore ses marques :
Je n’ai pas l'habitude parce que ce n'est pas la même taille de chambre, la même hauteur, ça va être très compliqué.
Enzointerne au collège de Treignac
L'internat a aussi ses points positifs : on se fait vite des amis. Les deux seules filles de l'internat, Fleur et Mallory s'entendent à merveille. "Au moins ici, on sait qu'on n'est pas seul. On a notre ami", commence Fleur. Malory complète : "Je dirai qu'on est devenues âmes sœurs amicales."
Résultat, à l'heure de l'extinction des feux chez les filles, ces dernières rigolent et discutent toujours. Pour ces dix internes et comme d'autres, c'est donc une nouvelle année qui commence.