Les recherches se poursuivent pour tenter de trouver les soldats allemands qui auraient été exécutés en 1944 à Meymac. Le lycée forestier de la commune de Corrèze est impliqué. Analyse de données, survol en drone : on vous donne le programme des recherches pour le deuxième semestre 2023.
Après l'échec des recherches menées, lors d'une campagne de fouilles à la fin de l'été, une réunion interministérielle se tenait mi-septembre pour décider des suites des investigations liées aux déclarations du résistant Edmond Réveil en mai 2023. En juin 1944, ce dernier a affirmé avoir assisté à l'exécution de 47 soldats allemands et d'une femme liée à la Gestapo à Meymac. Jusqu'à présent, personne ne savait ce qui leur était arrivé.
Le lycée forestier de Meymac au cœur des investigations
Les recherches sur le terrain n'ayant rien donné, pour avancer dans ce dossier et retrouver les corps dont parle Edmond Réveil, il faut désormais faire appel aux nouvelles technologies.
Le lycée de Meymac possède justement des compétences et des savoirs-faire qui pourraient faire progresser l'enquête : l'établissement vient ainsi de récupérer des données particulièrement intéressantes.
Dans le cadre du plan France Relance, une campagne de survol a été organisée par l'IGN (l'Institut Géographique National) à travers toute la France. Il s'agit de reconstituer notre territoire en trois dimensions. Mais cette cartographie de notre territoire, petit bout par petit bout, prend beaucoup de temps. Hasard du calendrier, la quasi-totalité des données de la Corrèze vient d'être envoyée à l'établissement cet été.
Dans le lycée, le travail consiste désormais à analyser cette classification en trois dimensions pour créer un modèle numérique précis du terrain et de la zone où les soldats pourraient se trouver. Une zone tellement vaste que certains parlaient, au moment des annonces d'Edmond Réveil, "d'une aiguille dans une botte de foin".
Des technologies passionnantes
Cette technologie dite "LIDAR" a déjà été utilisée pour cartographier des zones de combats de la Seconde guerre mondiale en France et en Belgique ou encore des sites historiques. Elle permet notamment de cartographier des trous d'obus, l'emplacement de l'artillerie...
Dans un deuxième temps, le lycée va utiliser le drone très perfectionné qu'il possède pour survoler toutes les zones suspectées. La technologie LIDAR est encore utilisée, mais les recherches seront dans un niveau de précision encore plus élevé (10 points par mètre carré) afin de voir "la variation micro-topographique" du site et comparer les données obtenues avec celles de l'IGN précédemment analysées.
Cette nouvelle étape dans les recherches aura lieu à la fin de l'automne ou au début de l'hiver : à cette date, les mélèzes qui composent cette forêt, auront perdu leurs aiguilles, ce qui facilitera l'analyse topographique du sol.
D'autres pistes en cours
Parallèlement à ce travail scientifique, d'autres recherches sont en cours : cartographie papier, recherches d'archives, témoignages... Rien n'est laissé au hasard, mais toutes ces recherches prennent du temps.
Un travail au long cours supervisé par l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la Corrèze avec la Préfecture du département.