Le syndicat CGT Brive a lancé une pétition, signée ce vendredi par 7000 personnes, pour qu'il y ait plus d'agents dans les gares, et de guichets ouverts pour la distribution de billets afin de lutter contre le 100% dématérialisé.
Devant la gare, les gilets rouges s'activent. Entre leurs mains, les feuilles A4 d'une pétition se noircissent. Plus de 7000 personnes l'ont déjà signé. Son objet ? Le syndicat CGT Brive demande la réouverture de guichets qui se ferment les uns après les autres ce qui pousse les usagers vers l'achat dématérialisé.
Le billet papier en voie de disparition ?
La politique de l'entreprise est d'orienter les gens vers le numérique. Selon le syndicat, réussir à acheter un billet papier va bientôt relever du sacerdoce. Certains agents qui en vendaient n'ont plus l'autorisation de le faire. Dans les petites gares, les guichets ont disparu. Même dans les plus grosses, comme à Brive, il faut désormais venir aux bons horaires.
On ne délivre que le billet pour le jour J. Quand enfin vous allez tomber sur le bon horaire et la bonne personne qualifiée, vous n'allez pas avoir accès au prix mini proposé exclusivement sur internet. C'est une discrimination des usagers qui n'ont pas accès à un même tarif pour tous.
Franck Arrivé, secrétaire général de la CGT de Brive.
Le syndicat dénonce également une stratégie de désorganisation qui pousse à la suppression des guichets rendus inutiles.
"Quand on conserve un guichet mais qu'il est ouvert de 9h à 16h, on peut considérer que la majorité de la population n'est pas forcément disponible sur ces horaires. Il faudrait au contraire les ouvrir plus tôt le matin et en soirée" plaide Franck Arrivé.
"On s'adapte, mais je trouve que c'est plus pratique d'aller au guichet, de prendre son billet et son train, plutôt que d'avoir à tout prévoir".
"Y'a un côté pas mal avec internet et c'est vrai que c'est pratique mais d'un autre côté, il faut bien que les gens puissent avoir un accès à la gare avec un interlocuteur" expliquent deux voyageurs croisés ce jour en gare de Brive.
La SNCF assume
De son côté, la SNCF assume sa volonté d'aller vers plus de numérique pour s'adapter aux nouveaux usages des clients. Selon la compagnie, "moins de 20% des titres ont été achetés au guichet en 2020. La réduction des ventes au guichet entraîne une adaptation nécessaire de la part de la SNCF, notamment pour garantir la performance économique" répondait l'entreprise à nos confrères de TF1 en septembre dernier.
L'an dernier, cette stratégie de l'entreprise avait déjà été épinglée par la défenseure des droits. Claire Hédon plaidait, dans son rapport, pour la limitation des suppressions de guichets.
Par cette pétition, la CGT entend montrer à l'entreprise que tous les voyageurs ne sont pas connectés et autonomes et qu'elle en laisse une partie au bord du chemin. Le syndicat réclame la redéfinition des horaires des ouvertures des guichets aussi bien à Brive que dans les petites gares et le fait que tous les agents puissent à nouveau vendre des billets.