Témoignages. Agriculteurs en colère : souvent oubliés, les horticulteurs veulent garder espoir "c'est ce qui permet de continuer"

Publié le Écrit par Frédéric Cano et Sarah Boana
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Des éleveurs aux producteurs de céréales, la crise touche tous les corps de métiers. Parmi eux, il y a les horticulteurs. Ces professionnels, dont on parle moins et qui sont peu connus du grand public, évoquent leurs difficultés. Illustration en Corrèze.

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L'histoire est souvent familiale. Sur le bassin de Brive, la famille Farges conjugue l'horticulture au féminin. Trois générations travaillent dans les serres de cette exploitation.

Ce secteur d'activité représente à peine 2 % des terres cultivées en France. "On est complètement oublié. Il ne reste plus beaucoup d'horticulteurs parce que beaucoup de produits viennent de régions étrangères et à des prix défiants toute concurrence", se désole la grand-mère, Isabelle Farges.

Des aides insuffisantes

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Des éleveurs aux producteurs de céréales, la crise touche tous les corps de métiers. Parmi eux, il y a les horticulteurs. Ces professionnels, dont on parle moins et qui sont peu connus du grand public, évoquent leurs difficultés. Intervenants : Isabelle, Sandrine et Manon Farges, Bernard Meyrignac, trésorier du syndicat des horticulteurs de Corrèze. ©Frédéric Cano et Pierre Gauthier, France Télévisions

Leurs serres s'étendent sur 3000 mètres carrés. Cette surface est considérée comme trop petite pour que la famille puisse bénéficier d'aides. L'année dernière, les primes de la PAC ont rapporté à peine 1000 euros. Cette somme, insuffisante, ne permet pas de couvrir les coûts de production.

"Maintenant, elle arrive en produit fini. C'est coûteux quand on compte le pot, l'engrais, le travail mis en place, tout ça, ça a un coût et aujourd'hui, on n'y est pas", déplore la fille, Sandrine Farges.

Les horticulteurs subissent aussi de plein fouet les hausses du coup de l'énergie. Un élément essentiel pour permettre aux serres d'être chauffées. L'addition continue ainsi de s'alourdir. 

"En augmentation de charges, sur les deux dernières années, on est aux alentours de 30 à 40% d'augmentation. On a réussi à augmenter de 5 et 10% le prix de vente, mais ce n'est pas suffisant", se désole Bernard Meyrignac, trésorier du syndicat des horticulteurs de Corrèze.

Consommer local

Malgré toutes ces difficultés, Manon, la petite fille de la dynastie Farges, reste déterminée : "L'espoir, c'est ce qui permet de continuer et d'aimer son métier. Le message qu'il faudrait faire passer aux gens, c'est de consommer local et acheter chez un producteur et ne pas acheter dans les grandes surfaces", conseille-t-elle. La filière horticole française compte près de 170 000 emplois.

En 2022, en France, une plante d'ornement sur deux a été achetée dans une grande surface ou dans une jardinerie, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

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