De nombreux commerçants de Corrèze se sont fait arnaquer ces dernières semaines avec de faux billets. La police met en garde les commerçants et les particuliers contre cette pratique qui se développe.
Tulle, 21 novembre 2019, 14 heures. Deux jeunes demandent à un buraliste de Tulle, en Corrèze, d'échanger deux billets de dix euros contre un billet de 20. "Quand j'ai pris les deux billets et que je me suis aperçu que c'étaient des faux, j'ai couru derrière mais bon je n'ai pas pu les rattraper", raconte le gérant, Claude Lafon. "Un moment d'innatention..." Selon lui, c'est seulement la deuxième fois qu'il se fait arnaquer de la sorte en 32 ans de carrière. Il est allé déposer plainte au commissariat.
Quatre jours plus tard, le 25 novembre, d'autres faux billets utilisés normalement pour le cinéma ont été retrouvés sur des personnes interpellées pour agression à Brive, toujours en Corrèze.
Movie money ou Prop copy
Ce délit se développe : de plus en plus de billets uniquement utilisés dans les films (Movie money) ou des faux billets (Prop copy) circulent à l'approche des fêtes de fin d'année.
Ils sont facilement reconnaissables en se donnant la peine de les regarder
La police appelle à la plus grande vigilance. "On a peur que ce genre de pratiques deviennent de plus en plus fréquentes. Il faut que les commerçants sachent que ces billets existent, qu'il y en a beaucoup et qu'ils sont facilement reconnaissables en se donnant la peine de les regarder", explique Emilie Ngasho Mpanu, directrice départementale de la sécurité publique Corrèze.
Elle précise : "Au niveau du toucher, en le dépliant, on s'en rend compte. Ces faux billets ne comportent ni de bande filigrane, ni d'hollograme. Et les mentions "Movie money" et "Prop copy" figurent."
Que risquent les auteurs ?
Pour les auteurs d'un tel délit, deux cas de figure. En remettant de la fausse monnaie sans avertir les autorités et en réutilisant cet argent sans s'en débarrasser, la personne risque 7 500 euros d'amende.
Pour détention et mise en circulation de billets factices, "l'arnaqueur" risque jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.