La récolte de framboise en octobre. Cette année, la météo capricieuse a affecté le travail des producteurs de fruits et des horticulteurs. En Corrèze, la pluie abondante du printemps et la douceur de l'automne ont affecté les rendements et les habitudes des clients.
Sous sa serre de Brignac-la-Plaine, en Corrèze, Benoît Roussely peut enfin commencer à récolter ses framboises. En temps normal, ce travail aurait dû commencer il y a un mois. Cette année, ses fruits rouges ont mis plus de temps à se montrer au milieu de leur feuillage verdâtre. "On a eu une floraison plus tardive que d’habitude, explique le maraîcher. On a eu un temps plus pluvieux sur l’ensemble de l’année, et un peu moins chaud."
300 kilos de fruits perdus
D’ordinaire, les arbres sont plantés au mois de mars. Avec le gel, le producteur a dû les remplacer en mai. D'où ce décalage d'un mois... et des rendements plus faibles. Les caprices de la météo ont fait perdre à Benoît 300 kilos de fruits, sur les deux tonnes et demie qu'il produit en moyenne. Heureusement, pour se consoler, le fruiticulteur bénéficie du soleil et de la douceur de cet automne, la framboise pouvant être cueillie jusqu'à l'arrivée des premières gelées : "À cette période de l'année, ce n’est pas tellement une contrainte, au contraire. Il a plu toute la saison, là, il fait beau, donc on en profite vraiment à fond. Tant qu'il y a du soleil, tant que cela ne gèle pas, on continuera à récolter quelques fruits rouges !"
Du changement dans les variétés
Du côté des horticulteurs, l'été pluvieux et ce retour du soleil en octobre ne semblent pas jouer sur la floraison des végétaux. En revanche, les habitudes des clients ont changé. "L’impact a été plutôt sur les ventes, raconte Jean-Paul, dirigeant de la jardinerie Chantalat, à Brive-la-Gaillarde. On a vu moins de plantations pendant l’été. On s’adapte en changeant les variétés qu’on propose aux clients." Preuve du dérèglement climatique, de plus en plus de plantes dites "méditerranéennes" sont désormais vendues : "Il était hors de question d'en vendre il y a une vingtaine d’années. En raison des températures, elles font maintenant partie de la gamme de base."