À l'heure où les difficultés s'accumulent pour la profession, coup de projecteur sur un boulangerie qui compte bien poursuivre pour encore de longue années. À Brive, l'établissement de la famille Chaminade est une institution parmi les commerces de bouche de la cité gaillarde. Depuis peu, le fils du boulanger a repris l’entreprise familiale… comme son père l’avait fait avant lui.
C’est un geste quasi-inné. Dans cette famille, façonner des baguettes est une technique qui se transmet de génération en génération.
L'artisanat, une passion familiale
« J’ai vu mon grand-père les façonner, depuis tout petit, je vois le geste en fait. C’est bête, mais de voir le geste… Et puis après, j’ai appris avec mon père. »
Maxime Chaminade, boulanger
Maxime Chaminade a grandi dans cette boulangerie familiale et quand le moment est venu, reprendre la société lui est apparu comme une évidence.
Son père, toujours présent pour l’épauler, a accueilli cette décision avec beaucoup de joie évidemment.
« Quand il était tout petit, à 3 heures du matin, il descendait avec moi. Je le remontais dans sa chambre mais il s’est toujours intéressé au métier. »
Guy Chaminade, père de Maxime
Entre tradition et nouveauté
Et avec le temps, chaque génération apporte sa spécialité dans la boutique de la boulangerie. Après les pâtisseries préparées par son père, Maxime Chaminade met sa formation de cuisinier au service de son entreprise.
« Je me suis dit c’est le moment de lancer le plat cuisiné, le snacking, et tout ce qui va avec, et de développer cette partie-là. »
Maxime Chaminade, boulanger
Les quiches, salades et autres plats du jour viennent ainsi garnir les vitrines de la boutique où Patricia, la mère de Maxime, officie toujours comme vendeuse. Elle aussi est ravie de voir son fils reprendre le flambeau.
« Cela fait déjà une quinzaine d’années qu’il est là, donc on s’est tellement habitués [à sa présence, ndlr], que ça serait difficile de le laisser à quelqu’un d’autre. Mais comme il en avait envie depuis longtemps, on ne s’est pas posé la question. »
Patricia Chaminade, mère de Maxime
Cette reprise par le fils du boulanger est également très appréciée des habitués de longue date.
« J’ai vu le grand-père, le père et maintenant le fils ! On n’est plus entre commerçants, on est entre amis… »
Un client de la boulangerie
Les boulangeries françaises en difficulté
Si cette entreprise familiale se porte bien, c’est loin d’être le cas des boulangeries françaises qui connaissent une crise depuis de nombreuses années. Entre 2007 et 2017, 1200 boulangeries ont fermé en moyenne chaque année en France, en particulier dans les zones rurales. Elles représentaient un tiers des faillites d'entreprises dans le secteur agro-alimentaire. La boulangerie Chaminade, elle, ne désemplit pas et emploie aujourd’hui 10 salariés dont 3 apprentis.