Un train qui déraille à Nexon, une explosion entendue à Brive ce matin ? Pas de panique, il s'agit là d'exercices de sécurité civile. L'occasion pour les forces sur place de tester une nouvelle application, Fr-Alert. Elle permet de prévenir les populations alentour grâce à une notification sur les téléphones portables.
Pas d'inquiétude si vos téléphones se mettent à sonner. C'est que vous êtes sur un des secteurs concernés par des exercices de sécurité civile menés ce jeudi 12 octobre 2023 à Brive, en Corrèze et à Nexon, en Haute-Vienne.
Les pouvoirs publics organisent ces simulations grandeur nature pour anticiper et se préparer à de potentiels accidents graves.
Explosion à Butagaz
À Brive, la sirène a retenti dans la matinée. Un camion-citerne a explosé sur le site de Butagaz, classé Seveso. Les 70 pompiers présents, le SAMU et les forces de l'ordre doivent rapidement s'organiser.
Il s'agit, là, d'une simulation. Un moyen pour ces équipes mobilisées de se préparer aux conditions du réel et à l'avenir, de maîtriser, le mieux possible, ce genre de situation.
Même si ce genre de scénario du camion de gaz qui explose est peu probable au regard des mesures de sécurité qui existent déjà sur le site, le choix de cette entreprise n'est pas anodin. "C'est une entreprise avec des risques particuliers, cela mobilise beaucoup de nos forces. Sur une entreprise comme celle-ci, nous avons un plan d'intervention particulier, nous avons des risques que nous devons absolument maîtriser", confie le SDIS de la Corrèze.
Un train percute une voiture à Nexon
« Monsieur, Monsieur, je suis à Nexon, un train a percuté une voiture, il y a des gens partout. Vite, il faut venir. »
La simulation est lancée à Nexon. Un TER vient de percuter une voiture vers un passage à niveau sur le lieu-dit Biard. Difficulté majeure de ce scénario, le train conduit une classe de vingt-six élèves de Limoges à Périgueux. Sans compter cette passagère de la voiture impactée : l'ambassadrice d'Allemagne et avec elle, une mallette avec des documents confidentiels.
« Les évacuations ont commencé du point d’impact au point de regroupement des victimes, la deuxième phase va concerner les centres vers lesquels vont être transférés ces enfants. Les familles interviendront à ce moment-là et voudront évidemment voir leurs enfants. »
À l'intérieur du train, la gendarmerie va à la rencontre des jeunes élèves. Seules quelques blessures sont à déplorer, mais tous, sont sous le choc. "Ça va aller, ne vous inquiétez pas.", peut-on entendre dans les allées du TER. Troisième étape cruciale dans ce genre de situation : rassurer à la fois ces jeunes victimes et leurs familles.
FR-Alert : faire passer le message
Ces deux simulations sont aussi l'occasion pour les préfectures de la Corrèze et de la Haute-Vienne de tester un dispositif qui se développe actuellement sur l'ensemble du territoire. De son nom FR-Alert, ce système permet de tenir au courant les populations, grâce à un simple SMS, d'une éventuelle catastrophe dans la zone géographique où elles se trouvent.
En Corrèze, c'est la première fois qu'il est expérimenté. À quelques encablures du site de Butagaz, test validé. Toutes les personnes ont effectivement reçu un SMS d'alerte. Mais un peu plus loin, moins de succès, seul un téléphone sur trois a sonné.
"C’est un dispositif de crise exceptionnelle. Par exemple, nous avons besoin de confiner sur des zones larges. Cela peut être le cas quand nous avons de fortes inondations avec des risques immédiats, lorsque nous avons un accident industriel comme aujourd'hui.", confie Etienne Desplanques, Préfet de la Corrèze.
Cet outil est encore en rodage. En Haute-Vienne, c'est la deuxième fois qu'il est testé.