Une cinquantaine de parents d'élèves et professeurs se sont mobilisés, mardi soir 4 juillet, devant le collège Voltaire à Ussel (Corrèze) pour s'opposer à la fermeture d'une classe de 3ᵉ à la rentrée prochaine. Le rectorat de la Corrèze justifie cette décision par une baisse des effectifs, inacceptable pour les enseignants et parents d'élèves.
À la veille des résultats du brevet, les craintes sont visibles devant les grilles du collège Voltaire. Depuis l'annonce d'une suppression de classe de 3ᵉ à la rentrée prochaine, certains enseignants et parents d'élèves ne comptent pas laisser passer cette décision sans rien faire. Une cinquantaine d'entre eux a fait grève et a manifesté ses craintes ce lundi soir.
"Classes bondées = élèves + personnels maltraités"
"Cherchez l'erreur !" demande un parent d'élève sur sa pancarte alors que cette suppression de classe concerne l'un des collèges les plus pauvres du département.
Pour les professeurs présents, le risque est de se retrouver avec des classes surchargées, ce qui nuirait à l'apprentissage des élèves.
Il y a quand même pas mal d'élèves en difficulté, donc une classe de moins ça pose des problèmes au niveau de la qualité d'enseignement.
Pauline Orsal, parent d'élève
Là où des manquements liés à la pandémie de Covid-19 se font encore sentir chez certains élèves, cet ajustement viendrait réduire les efforts engagés par les professeurs, estiment les manifestants.
Dédoubler certains cours
Pour septembre 2023, 113 élèves sont inscrits en 3ᵉ, soit moins que ce qui était attendu. Cette baisse d'effectifs est utilisée par le rectorat pour justifier la suppression d'une classe, compensée par le dédoublement de certaines matières.
"Nous souhaitons laisser la possibilité au chef d'établissement de dédoubler certains cours pour éviter une permanence d'effectifs jugée un peu lourde", explique Dominique Malroux, directeur académique de la Corrèze.
Cela veut dire que certaines matières de 3ᵉ seront dispensées en demi-groupe pour diminuer le nombre d'élèves présents en classe.
Dispositif insuffisant pour les élèves en difficulté
Mais pour certains enseignants, dont Armelle Covacin, professeure d'allemand, ce dédoublement ne permettra pas de garantir la prise en charge de tous les élèves, au détriment de ceux et celles en difficulté.
Ce supplément d'heures correspond à deux heures par classe de 3ᵉ qui sont à répartir sur quatre matières, donc c'est mathématiquement non-recevable.
Armelle Covacin, professeure d'allemand
Les parents d'élèves et professeurs mobilisés ont d'ores-et-déjà prévenu qu'un appel à la grève sera lancé à la rentrée si la suppression de classe est confirmée.