Confinement et consommation : nouvelle plateforme de vente en ligne dédiée aux producteurs et artisans locaux en Corrèze

En temps de Covid, le e-Commerce n’en finit pas de se développer. Créé en Novembre 2020 à Brive, lors du deuxième confinement à l'automne 2020, Nogalia est une boutique virtuelle. Elle regroupe déjà plus de 50 producteurs et artisans locaux de la Corrèze.

Réunir le fruit des productions locales et artisanales sur un même site de vente en ligne, c’est le concept élaboré il y a 3 ans déjà par Nogalia. Une idée qui a bénéficié d’un effet d’accélération avec la crise de la Covid. "En arrivant en Corrèze, il y a quelques années, on s’est rendu compte du potentiel énorme qu’avait cette région en terme de gastronomie et de produits locaux", explique Chrystèle Pourret, co-fondatrice du site. "On a lancé un premier site qui a rapidement évolué vers une marketplace. Elle offre une vraie solution aux producteurs et artisans, solution complète qui permet de vendre en ligne leurs produits, de les expédier sur toute la France en se déchargeant totalement de la contrainte logistique". 

Avec cette marketplace, vous ne trouverez que des marchandises locales de Corrèze, de Dordogne ou du Limousin : viandes, fruits et légumes, boissons ou objets artisanaux. Marlène Hello, attachée commerciale, détaille : "L’intérêt pour les producteurs et artisans, c’est d’avoir accès au e-commerce, donc de vendre leurs produits en ligne de façon toute simple, puisque c’est nous qui gérons la partie communication et référencement. Ils nous confient leurs produits dans notre entrepôt et, ensuite, ils ont directement le virement sur leur compte bancaire des ventes qui ont été effectuées sur notre site".

La solution "Tout en un" 

C’est le principe de la prise en charge. Nogalia a regroupé tous les produits au sein d'un unique entrepôt d'une entreprise adaptée de sous-traitance, la Casem à Perpesac-Le-Noir, en Corrèze. "Tout est traité sur place", comme l’explique Cédric Billat, responsable logistique chez Nogalia : "On va réceptionner la marchandise, la mettre en stock ; préparer ensuite les commandes, les emballer pour l’ensemble des vendeurs et les expédier chez nos clients en un seul colis. Donc, l’idée, c’est de regrouper au maximum pour que le client n’est qu’un seul colis malgré le fait qu’il achète chez plusieurs producteurs".

 

Étendre le concept à toute la Nouvelle-Aquitaine 

Vendre sur le Net, beaucoup de producteurs ou d’artisans locaux hésitaient ou restaient démunis face à l’inconnu. Le confinement a fait franchir le pas à certains comme Agathe Canteloube, coutelière. Installée depuis 5 ans en Dordogne, elle y trouve de multiples intérêts : "C’est la visibilité", confirme cette artisan, "et par rapport aux évènements liés à la Covid, c’est aussi une autre façon de vendre mes produits et de me faire voir en dehors de là où je suis installée actuellement. Après, c’est vrai qu’ils envoient nos produits partout en France, donc c’est ce qui peut être intéressant pour me permettre de me développer et d’avoir un réseau beaucoup plus grand"’.

Nogalia avait mûrement réfléchi  ce concept, elle emploie 6 salariés, dont un service commercial renforcé, pour développer cette place de marché sur l’ensemble de la Nouvelle Aquitaine."Notre ambition, d’ici l’horizon 2022, c’est d’avoir 400  producteurs et artisans locaux", confirme Franck Nolorgues, co-fondateur de Nogalia, "et de devenir la market place numéro 1 des produits du sud-ouest, des produits artisanaux de créateurs du sud-ouest". Cette plateforme de vente en ligne s’appuie sur une charte éthique, éco-responsable tant au niveau de ses producteurs et artisans que dans le traitement de ses colis.

L'éclosion des places de marché  

Ce phénomène est intimement lié à 3 aspects : le développement des technologies, la Covid qui joue le rôle d’accélérateur et aux pratiques d’aujourd’hui avec l’utilisation du mobile, comme l’explique François-Luc Moraud, animateur du Club Commerce Connecté de l’association Digital Aquitaine : "Pour un commerçant qui a sa boutique physique, être présent sur un site de vente en ligne, c’est 10 à 30% de chiffre d’affaires supplémentaires".

La vente en ligne, c'est 10 à 30% de chiffres d'affaires supplémentaires pour un commerçant

François-Luc Moraud, animateur du Club Commerce Connecté de l’association Digital Aquitaine

 

Et ce n’est pas le seul apport : le commerçant ayant plus de visibilité sur le Net voit le retour des acheteurs en boutique. C’est la notion de "Web to store" : cette expression  désigne un comportement client : il recherche en ligne des informations puis achète le produit ou le service dans un magasin physique."Ces nouvelles pratiques vont rester une fois le retour à la normale", précise ce spécialiste des marketplaces : "C’est une l’offre au plus près des attentes des commerçants mais aussi des usages comme l’utilisation de son mobile pour réaliser ses achats"’.

Différents modèles économiques : un exemple à Bayonne 

Après 15 ans de travail avec les commerces de proximité à Bayonne, Bruno Rodriguez a créé Trezam mi-septembre 2020, une application d’achat en ligne sur mobile sur Android et Apple. Elle permet la mise en relation entre commerçants locaux et consommateurs grâce à la géolocalisation.‘’On s’est rendu compte que créer une boutique virtuelle c’était plus une contrainte et une charge lourde à gérer pour les commerçants. Ils n’ont pas forcément le temps ni les ressources humaines et financières pour s’en occuper’’, constate Bruno Rodriguez.

Le "Vinted" des commerçants  

"A l’image des sites de vente de particulier à particulier, nous avons voulu une place de marché aussi simple et pratique à utiliser : en quelques minutes, le commerçant a la possibilité de créer  son compte, mettre ses produits à la vente et les expédier", explique le fondateur de Trezam. Quand aux consommateurs, trois possibilités s’offrent à lui : soit le "Web to store", la réservation et le retrait en magasin, soit le click and collect, soit la livraison à domicile. Aujourd’hui, Trezam gère 500 commerçants sur le sud-ouest avec 10 000 références produits et accueille près de 45 000 utilisateurs.

La société travaille sous forme de partenariat avec les villes. La commune de Tarbes, par exemple, a signé une convention avec la prise en charge de 100 commerçants pour une durée de 12 mois. Bruno Rodriguez précise : "Le tarif pour un commerçant isolé est de 49 € hors taxe par mois, mais pendant le confinement, c’est gratuit pour les nouveaux arrivants. Nous avons eu 24 ouvertures de compte ce week-end de Pâques".

Fort de son succès, Trezam se développe désormais sur tout le territoire avec une équipe commerciale. L’application est également développée en catalan, en espagnol et en anglais, et bientôt en basque, pour s’étendre sur l’Espagne. Et Bruno Rodriguez ajoute : "En 5 mois, nous avons recruté 15 personnes, développeurs, commerciaux, assistants marketing et personnels administratifs. Cette transition numérique, poussé par le gouvernement, est en train d’exploser. La pandémie sert de catalyseur et d’accélérateur". Trezam a été élu lauréat marketplace 2020 par la Région Nouvelle Aquitaine avec La Poste et CDiscount.

La région Nouvelle-Aquitaine en soutien

La Région Nouvelle Aquitaine a donc bien compris l’intérêt de ce concept pour les PME. Elle a d’ailleurs lancé un nouvel appel à projet de marketplace et de service de vente à emporter. Le principe est de soutenir financièrement des TPE/PME pour maintenir l’économie de proximité et la consommation locale, notamment au cœur des villes. Il s’achevait le 31 mars dernier, 40 dossiers sont aujourd’hui en cours d’instruction.

L'explosion du chiffre d'affaires des Marketplaces 

D’après le dernier rapport de la FEVAD, la fédération du e-commerce et de la vente à distance, une organisation professionnelle des acteurs du commerce électronique, le volume d’affaires des places de marché a progressé de 50% au deuxième trimestre 2020, comme l’indique ce graphique.

 

L'indice des places de marché (iPM) permet, depuis 2011, le suivi de l'évolution des ventes sur les plus grandes places de marché. Il intègre le volume d'affaires réalisé par les marchands hébergés sur les principales marketplaces membres du panel, et le chiffre d'affaires généré pour celles-ci. L’indice du Commerce Electronique (iCE) a été créé par la Fevad en 2005. Il permet de suivre l’évolution du marché e-commerce à partir d’un panel réunissant les principales plates-formes sécurisées de paiement.

Dans le contexte économique actuel, il existe aujourd’hui peu de freins au développement des places de marché. Pour les commerçants, il faut toutefois être vigilant aux mises à jour des produits et du site. Une présence numérique en externe sur les sites de recherche de type google est également requise afin de ne pas être ‘’prisonnier’’ d’une marketplace.

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