A Allassac en Corrèze, une structure portée par cinq agriculteurs a pour ambition de produire du biogaz. Mais le projet inquiète les riverains.
Le terrassement est terminé : dans les mois qui viennent doit s'ériger à Allassac, en Corrèze, une usine censée transformer en méthane les fumiers et lisiers de cinq exploitations agricoles, ainsi que les déchets de Blédina ou encore les rebuts de chez Perlim.
Vendredi 31 juillet, une réunion s'est tenue à la mairie, la première du genre, pour expliquer le projet et tenter de rassurer les riverains. Mais pour certains d'entre eux, ces explications arrivent un peu tard.
"Cocotte-minute"
Plusieurs habitants ont en effet le sentiment d'être mis devant le fait accompli, et de ne pas avoir eu assez d'informations sur un projet qui va avoir un impact sur leur vie : les camions qui vont circuler, la route qui va être élargie, le bruit, les odeurs…
"Les craintes amènent des spéculations, les spéculations des non-dits… En ce moment c'est une cocotte-minute ici, rapporte Mathieu Ciron, un habitant de La Faurie. Il faut réussir à apaiser, retrouver un dialogue tous ensemble pour qu'on puisse vivre en harmonie. On n'a pas envie que ça dégénère."
Parmi les principaux griefs : les allées et venues pour transporter 30 tonnes par jour vers l'usine. Mais il n'y aura qu'un seul camion, précisent les porteurs de projet, qui pour les odeurs ont prévu un bâtiment fermé, ventilé, et qui pour le visuel vont enterrer tout ça.
"Zéro problème"
Face aux craintes exprimées, Jérôme Breuil met en avant son expérience, en soulignant qu'il exploite déjà une unité de méthanisation. "J'ai fait mes preuves. Ça fait quatre ans et en quatre ans, zéro problème."
Le nouveau projet sera cependant 3,5 fois plus gros : "On s'est mis 3,5 fois plus de contraintes", assure-t-il.
La centrale doit entrer en fonctionnement en 2021, ce qui laisse au moins du temps pour peaufiner ce qui doit l'être et rassurer ceux qui s'inquiètent.