La présence du loup en Corrèze est avérée. Les services de l'Etat ont officiellement reconnu que l'animal avait effectué plusieurs prédations sur les troupeaux. Ce que veulent maintenant les éleveurs, c'est une reconnaissance de la présence permanente du loup.
Le 4 décembre 2021 signait le retour officiel du loup en Corrèze, à Saint-Ybard précisément. Depuis cette date 6 prédations lui sont attribuées par les services de l’Etat.
Des brebis ont été attaquées à Chavanac, le 15 décembre, puis 3 autres à Pérols-sur-Vézère le 18 décembre.
Ce sont les 1eres attaques de loup reconnues officiellement en Corrèze. Les éleveurs, pour leur part, font état d’attaques récurrentes et bien plus anciennes.
On a des attaques 2 fois par semaine, le stress augmente et c’est vraiment pas le moment, l’élevage c’est difficile, on a bien assez d’autres soucis. Il y a une inquiétude chez les éleveurs et il y a urgence à agir. Le matin, on se lève plus pareil, de savoir si oui ou non les animaux vont être vivants, s’ils auront été attaqués.
Fabien Marcilloux - Président MODEF
Pour les éleveurs, il ne fait aucun doute que des loups ont colonisés les territoires du massif central. Pour les représentants de la profession, il ne s’agit plus d’attaques sporadiques du fait d’individus isolés, mais bien celles de loups installés, sédentarisés sur ce secteur.
Une affirmation que tendent à confirmer les spécialistes de Canis Lupus. Les loups, depuis des années maintenant de retour en France métropolitaine, sont aperçus partout, s'agissant d'individus solitaires. En revanche, des meutes seraient déjà installés, à demeure, sur l'ensemble des massifs forestiers: dans les Alpes et les Vosges, mais désormais également dans le massif Central et, dans une moindre mesure, dans les Pyrénées.
On est dans une zone où l’élevage en plein air, c’était toute l’année, avec des bêtes qui passaient l’hiver dehors, aujourd’hui toutes ces bêtes-là doivent être enfermées, et tout le monde n’est pas équipé, car avec des bâtiments qui ne sont pas totalement fermés, c’est toujours de l’inquiétude, le loup peut entrer.
Fabien Marcilloux - Président MODEF
Pour les éleveurs corréziens, bovins ou ovins, réunis autour de la problématique du loup par le syndicat agricole Modef, pas question de clôtures électriques ou de bien de chien gardien de troupeau type Patou. Ils jugent la coexistence entre l'animal sauvage et leurs élevages domestiques. Pour certains, il n'existe même qu'une seule solution, radicale : « un loup qui tue une brebis, c’est un loup mort ! ».
Le loup est là, on ne pourra pas tous les tuer malheureusement, mais il faut avoir une régulation forte. Il faut faire évoluer la loi pour que l’on puisse se protéger nous-mêmes avec des brigades loups.
Fabien Marcilloux - Président MODEF
Le 25 janvier prochain, les éleveurs comptent obtenir de la préfecture la reconnaissance de la présence permanente du loup sur la Corrèze. Un statut qui permettrait une indemnisation plus efficace des éleveurs lors des prédations, mais également des aides pour la protection des troupeaux.