Les patous, chiens de berger, gardiens de troupeau, peuvent s'avérer agressifs s'ils sentent les bêtes en danger. Certains promeneurs en ont fait les frais. Voici quelques comportements à éviter.
Le nom semble mignon, mais le patou n'est pas un animal domestique comme les autres. C'est avant tout un chien de travail, dressé depuis sa naissance à protéger un troupeau. Bien connu des randonneurs qui peuvent en croiser dans les zones de pastoralisme. Il peut se montrer agressif, voire passer à l'attaque s'il vous juge menaçant pour son troupeau.
Notre article sur un éleveur ayant écopé d'une amende de 2500 euros suite à l'attaque de ses chiens sur un groupe de randonneurs a beaucoup fait réagir. Des commentaires qui parfois relatent des comportements agressifs de patous, voir de morsures.
"Il faut euthanasier les patous agressifs. Ils m'ont attaqué deux fois et ils étaient entre six et dix. Il y a trop de chiens surtout dans les parcs nationaux. Stop à l'hyper pastoralisme" écrit Pat Narcosian. "L'an dernier, j'ai cru ma dernière heure arrivée. Un patou et un berger d'anatolie sont arrivés sournoisement par-derrière et on mit leur gueule dans ma nuque... Nous étions à plus de 300 mètres d'un troupeau de 1000-1500 têtes. Après 30 minutes et le rapt de mes viennoiseries ils sont partis.... Pas de berger... Cherchez l'erreur. Dans les Hautes-Alpes" renchérit Dominique Bourbis.
Jean-Pierre Iberti aussi a fait une rencontre dont il se souvient. Dans les commentaires, il explique : "Je me suis trouvé face à quatre patous sur ma piste, heureusement que j'étais en voiture, ils m'ont suivi jusque chez moi, j'ai attendu qu'ils partent pour sortir, mais où était le troupeau. Ces chiens ne sont là que pour chasser le loup, ils ne gardent pas les brebis."
Ils font leur travail. La réaction des promeneurs va générer la réponse du chien.
Jacques Courron est président de la FROSE (Fédération Régionale Ovine du Sud-Est). Lui-même éleveur de moutons, il connaît bien les patous et leurs comportements. S'il reconnaît qu'une petite minorité d'éleveurs sont parfois à blâmer, c'est surtout l'ignorance des usagers qui est en cause dans les incidents.
" Depuis la fin du confinement, on se retrouve avec des promeneurs qui ne sont pas habitués à la ruralité du tout. Après des mois d'enfermement, les gens ont eu envie de nature et de grands espaces, mais n'en connaissent pas les codes."
À l'entrée des zones de pastoralisme, des panneaux annoncent la présence de troupeaux. Les promeneurs, chasseurs, VTTistes doivent adapter leurs comportements. " En ville, si un chien vous agresse, vous levez la voix, il se calme. Ces chiens-là, plus vous montez en pression plus ils sont agressifs. Ils font leur travail. La réaction des promeneurs va générer la réponse du chien."
La réglementation oblige les éleveurs à détenir ces chiens pour prévenir les attaques de loup. Mais pour le patou, tout "intrus" trop proche de son troupeau est une menace.
Des règles à respecter :
- Ne faites pas de gestes brusques, crier ou courir
- Laissez-les vous renifler
- Ne les caressez pas
- Ne les nourrissez pas
- Ignorez-les
- Ne forcez pas le passage, faites un détour pour éviter le troupeau
- Tenez votre chien en laisse à vos côtés
- N'utilisez pas de bombe au poivre.
Ecoutez les conseils du spécialiste Jean-Marc Landry, auteur du livre "Le loup" :
Pour déclarer un incident, un formulaire est disponible sur le site de la Fédération Française de Randonnée des Alpes-Maritimes par exemple.
Des accidents très rares
D'après Jacques Courron, l'an dernier dans les Alpes-Maritimes huit cas d'agressions ont été répertoriés dont deux graves (allant jusqu'à la morsure). Dans ces cas, les animaux sont testés par des vétérinaires comportementalistes sur demande de la préfecture pour vérifier qu'ils sont aptes à travailler. Il y a 500 chiens au travail dans les Alpes-Maritimes et 400 dans le Var.