Jean Maison s'est éteint hier soir à l'âge de 91 ans. A l'été 1944, du haut du plateau des Etangs en Corrèze, il a vécu des événements qui façonnent à tout jamais la conscience d’un homme.
La Corrèze, sa terre familiale depuis des générations et où il est né, a été délivrée par les siens de l’occupation nazie. Parmi les libérateurs, celui qui fut ensuite maire communiste de Clergoux pendant quarante-neuf ans, Jean Maison. Il résidait encore à Clergoux, où il est né, sur cette terre familiale depuis des générations. Tour au long de sa vie, il n'a pas hésité à parcourir les écoles, à réaliser des expositions sur l'horreur nazie et la solidarité de la Résistance pour que perdure l'Histoire.Le Comité départemental de Libération voit le jour le 20 juin 1944 à Clergoux, dénommée « Capitale des maquis ». Depuis mai, plus aucun soldat allemand ne pénètre sur le plateau. Alors jeune ouvrier charron-forgeron, Jean Maison travaille le jour pour ne pas se faire repérer. La nuit, il distribue des tracts et participe à diverses opérations de liaison, de ravitaillement et de sabotage… Il connaît parfaitement le pays. Le 2 avril 1944, la Jeunesse communiste clandestine, dont il est adhérent depuis septembre 1942, demande « aux légaux de partir dans les bois ». Jean et une quinzaine de ses camarades répondent à l’appel. La Résistance sur Clergoux peut alors compter sur une cinquantaine d’hommes armés et encadrés et sur une douzaine de femmes.
Reportage ce lundi 13 juin à 19h sur France 3 Limousin
L'hommage de François Hollande
Présidence de la RépubliqueParis, le 13 juin 2016,
C’est avec émotion et tristesse que j’ai appris la disparition de Jean MAISON. C’était un homme engagé et passionné.
Entré dans la Résistance, à l’âge de 16 ans, en 1941, il aimait raconter aux jeunes comment et pourquoi les maquisards FTP dont il faisait partie avaient attaqué les forces nazies qui occupaient la ville de Tulle en juin 1944.
Militant communiste depuis l’âge de 17 ans, élu maire de Clergoux à l’âge de 34 ans, il l’est demeuré durant 49 ans, jusqu’en 2008. Il a aussi été conseiller général du canton de La Roche-Canillac pendant 8 ans. Homme de convictions, déterminé, il était proche des gens et dévoué à son territoire. Fin et malicieux, « le Jeantou » restera aussi comme l’enfant et l’élu du plateau des étangs.
J’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances.