La pluie était aux abonnés absents le mois dernier en Corrèze. La faute au réchauffement climatique. Un phénomène global qui se caractérise par une hausse des températures moyennes, et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. Mais en Corrèze, les chercheurs réfléchissent à une manière de faire face à ces modifications du sol.

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Il y a eu moitié moins de pluie que d'habitude en Corrèze pour un mois de janvier en raison d’un blocage anticyclonique : « On risque d'avoir un hiver qui se rapproche de la normale. Qui présentera des cumuls qui risquent d’être proches de la normale, prévient Françoise Marguerat, la référente météo France à Limoges. C’est bien, ajoute-t-elle, pour commencer la saison printanière et puis la saison agricole qui va arriver, la nature qui va repartir. Mais après, au printemps, il faut qu’on ait des pluies régulières pour maintenir un taux d’humidité convenable pour le démarrage du printemps »

C'est ce qu'espère aussi le président de la fédération de pêche du département. Il a tenu à nous accompagner à L'Auzelou, à côté de Tulle sur les bords de la Corrèze pour illustrer son propos : « Là aujourd'hui, vous le voyez, on a quand même un bon niveau. Par contre, imaginez un déficit pluviométrique où il n’y aurait que la moitié du cours d’eau qui serait en eau. L’espace du poisson pourrait se restreindre, si en plus il y avait un peu de chaleur, l’eau pourrait monter à température. Il faut savoir que le poisson, au-dessus de 24, 25°, malheureusement, aurait de gros problèmes de survie » prévient Patrick Chabrillanges, Président de la fédération de pêche de la Corrèze.

Pas de quoi s'alarmer pour le moment donc, mais cet observateur avisé reste prudent : « Il y a toujours une inquiétude quand il y a un déficit. Mais par contre il faut attendre les mois à venir pour vraiment le constater. Pour nous, il faudrait des périodes de fortes pluies dans cette période de reproduction de la truite. Mais après ce sont les conséquences des aléas climatiques on va dire. » 

Lors d’une visite sur un terrain agricole à Saint-Mexant en Corrèze, Stéphane Martignac, conseiller à la chambre d’agriculture,  tient à nous montrer l’une des méthodes mises en œuvre pour lutter contre les effets du climat. Surtout que le changement climatique, Stéphane Martignac connaît bien le dossier. Depuis 6 ans, il réfléchit à de nouvelles techniques agricoles pour permettre aux agriculteurs corréziens en cultures fourragères de s'adapter aux aléas du climat.

Solutions

Sa solution contre le manque ou l'excès d'eau : le méteil, un mélange de céréales : « Là, il y a une prairie qui est seule, on le voit. Il n’y a que les légumineuses qu’on a semées dans la prairie, nous montre Stéphane Martignac, conseiller fourrage et changement climatique à la chambre d'agriculture de la Corrèze. Et ici, si on regarde bien, on a la prairie et le méteil. Ça nous permet en fait de sécuriser l’installation de la prairie. Et ensuite, le deuxième effet intéressant, c’est qu'au printemps, on va doper la pousse de la prairie. Si ça manque d’eau, la céréale qui est présente elle, a un système racinaire plus puissant. Elle va permettre de descendre plus profondément, chercher de l’eau. Donc si on a un excès d’eau, ça protège les plantules de prairie des aléas de forts orages et de l’érosion qui peuvent être préjudiciables pour l’installation des cultures. »

Entre 2018 et 2020, le secteur agricole corrézien a déjà été impacté par une hausse des températures et des déficits hydriques importants. Difficile de prévoir comment sera le printemps 2022, mais le conseiller à la chambre d'Agriculture souligne que les derniers ont été plutôt secs : « Si on n'a pas de l'eau au moins toutes les 3 semaines, on va être en déficit et ça va impacter directement le niveau de production des cultures fourragères que l'on peut avoir » Sur le territoire corrézien, le 1er mois de l'année n'a jamais été aussi sec depuis 2011.

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