L'usine de fabrication de pellets de Viam divise encore trois ans après l'annonce du projet

Trois ans après l’annonce du projet d’usine de fabrication de pellets au plateau de Millevaches, les travaux n’ont toujours pas commencé. Le dossier divise élus, habitants et opposants. Les actionnaires se rétractent, fragilisant un peu plus ce projet d’implantation local.
 

Le projet avait tout pour devenir concret à Viam : souches stockées à Viam, soutien des élus et commerçants locaux, zone déjà existante et potentiellement créatrice d’emplois. Pourtant, la rétractation successive des actionnaires met du plomb dans l’aile à l’implantation de l’usine de pellets dans la région corrézienne.

Ça nous fait un peu rager, nous les élus, parce que nos territoires ont grand besoin d’emploi pour maintenir la population. Et que cette zone, elle existe, ce n’est pas une zone qu’on créait. Rien ne peut se faire, tout est un problème. On est contre toute industrialisation. Une industrialisation raisonnée, c’est peut-être pas mal non plus. Michèle Guillou, Maire de Viam (SE)

Le porteur du projet, Pierre-Henri Gaudriot est lui-même au coeur de cette tourmente.

Malheureusement, le projet aura probablement beaucoup de mal à sortir de terre. Après les difficultés qu'on a connues, le recours qui a été engagé par des associations environnementales contre le projet de juillet 2018, les actionnaires vont commencer à poser des problèmes, entre autres la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a décidé d'investir sur un autre projet, dans une autre région.

Entre manifestations, recours juridiques et placement sous administration provisoire de C.I.B.V, l'entreprise créée dans le cadre du projet, l'implantation de l'usine peine à voir le jour. La situation des partenaires n'est pas au beau fixe non plus : on annonce un dépôt de bilan pour la Sornival. Sa filière Lyaudet, qui produit déjà des plaquettes sous le hangar, vient d'être mise en liquidation judiciaire.
 

Pression des opposants : l'association "non à la montagne pellet" se défend

Défilés funèbres, occupations des lieux, depuis trois ans, les opposants au projet multiplient les actions. Des recours au tribunal administratif ont déjà été déposés par plusieurs associations. Ces dernières craignent des nuisances et un non-sens écologique. Ce sont ces recours qui auraient fait fuir les actionnaires. Les associations qualifient cette excuse de faux prétexte.

Les résultats qu'on voit aujourd'hui, c'est que c'est un projet qui capote parce qu'économiquement il a été fait n'importe comment. Et s'il capote, ce n'est pas parce que nous, on s'y est opposés, c'est parce qu'il a été fait n'importe comment depuis le début. Antoine Gatet, membre des associations "non à la montagne pellet", Corrèze environnement, sources et rivières du Limousin.

"Non à la montagne pellet" axe son argumentaire sur la nécessité de préserver l'humain sans avoir à passer par un développement économique "productiviste et industriel".

Notre objet statutaire en tant qu'association local ou association de l'environnement, c'est la protection de l'environnement et le développement humain.


L'espoir d'un renouveau économique

Certains artisans et commerçants voient dans ce projet une possibilité d’attraction nécessaire au niveau des emplois et de l’activité. Il permettrait de développer l'économie des communes alentours.

C'est tout un tissu local qui s'étofferait si l'usine venait. Estelle Duramier, fleuriste

C'est triste pour notre village. Parce qu'on est en train de mourir. Si on n'a pas d'usine, n'a pas d'activité, pas d'emploi, rien. Thierry Le Guellec, patron d'un bar-restaurant


La décision qu'annoncera le tribunal administratif dans quelques mois pourrait clore définitivement le dossier. Un espoir est donné aux défenseurs du projet, de nouveaux investisseurs canadiens s'y seraient intéressés.

 

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