Témoignage d'un détenu d'Uzerche : "Pour une dizaine d'individus, ce sont 600 qui paient"

Alors que le mouvement des surveillants de prison se poursuit, notamment au centre détention d'Uzerche en Corrèze, un détenu nous livre son témoignage sur les conditions de détention depuis le début de la grève. 

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Les surveillants de prison restent mobilisés. Ce mardi 23 janvier 2018, les négociations avec le ministère de la Justice semblent dans l'impasse. Dans la matinée, la tension est montée d'un cran au centre de détention d'Uzerche en Corrèze. La situation est sous contrôle mais les détenus sont en colère. L'un d'entre eux nous raconte le durcissement des conditions de détention. 


"La convention européenne des droits de l'Homme nous a donné des droits. Ce sont les droits de "cantiner", de voir notre famille et tous ces droits sont bafoués. Actuellement on n'a pas le droit de recevoir de cantine, interdiction de prendre des rendez-vous pour le parloir, pas de soins médicaux, pas de sport. Et depuis 12h15 [ce mardi 23 janvier 2018,  NDLR], nous sommes confinés dans les cellules.

-C'est comme ça depuis le début du mouvement des surveillants de prison ? 
Depuis le début du mouvement oui.

(On entend beaucoup de bruit)
-Ca tape dure à côté de vous ?
C'est les détenus qui sont en train de s'énerver parce qu'ils sont enfermés en cellule. Ça crée beaucoup de tensions parce qu'on est plus considérés comme des humains, on est considérés comme des animaux.

-Sinon, ça se passe bien en général ?
Oui, en général ça se passe bien. Depuis le mouvement, y a beaucoup plus de tension parce qu'il n'y aura pas de parloir pour tout le monde. Pour tous ceux qui n'ont pas pris de rendez-vous à l'avance, comme les surveillants sont en grève depuis hier et aujourd'hui, il n'y a pas eu de prise de rendez-vous.

-Mais vous ne pensez pas que du côté des détenus il y a eu aussi certaines agressions vis-à-vis des gardiens ?
Après, il y a peut-être eu quelque chose qui a déclenché cela. Je suis d'accord avec vous. Il y a peut-être des détenus qui se sont mal comporté. On va dire que pour une dizaine de détenus, c'est 600 détenus qui paient."




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