A l'issue de dix ans d'instruction, de pérégrinations policières et de rebondissements judiciaires, le procès de "l'affaire Tarnac" vient de débuter au Palais de Justice de Paris.
Le Tribunal a décidé de se transporter sur les lieux du sabotage de la voie ferrée le 23 mars prochain.
Le procès de "l'affaire Tarnac" vient de s'ouvrir devant la XIVème Chambre Correctionnelle du Tribunal de Paris.
Une affaire qui avait spectaculairement débuté le 11 novembre 2008 par l'arrestation, par 150 policiers, d'une dizaine de membres d'une communauté libertaire installée à Tarnac en Corrèze. A l'époque, le pouvoir politique, la police et le Parquet les avait présentés comme de dangereux terroristes d'un mouvement d'"ultra-gauche".
La justice leur reproche, sur le fondement d'une idéologie développée dans un livre qui leur est attribué (L'insurrection qui vient), d’avoir participé au sabotage d'une ligne SNCF à Dhuisy, en région parisienne, et organisé des actions violentes contre des intérêts de l'État, notamment le 3 novembre 2008 lors d'une manifestation à Vichy (centre).
Pas de qualification terroriste
Dix ans plus tard, huit prévenus comparaissent pour la "dégradation d'une ligne SNCF" et pour "association de malfaiteurs", mais sans aucune qualification terroriste.
Parmi les prévenus figurent Julien Coupat, 43 ans, présenté comme le théoricien du groupe, son ex-compagne Yildune Lévy, 34 ans, Elsa Hauck, 33 ans, et Bertrand Deveaud, 31 ans. Ils encourent cinq ans de prison.
Les quatre autres prévenus doivent répondre devant le tribunal correctionnel de délits mineurs comme le recel de documents volés ou le refus de se soumettre à un prélèvement biologique, des délits passibles de cinq et un an.
Devant la salle d'audience, une cinquantaine de personnes, venues soutenir les prévenus mais qui n'ont pas pu entrer, ont manifesté leur impatience en scandant: "Laissez-nous rentrer, laissez-les sortir!".
Un transport du Tribunal
Désormais, l'accusation repose essentiellement sur un procès verbal de surveillance policière du couple Coupat-Lévy la nuit du sabotage à Dhuisy en Seine-et-Marne.
La défense conteste la véracité de ce document et même la présence de certains policiers sur place.
Cet après-midi elle a réclamé, et obtenu, un transport du Tribunal sur les lieux présumés du sabotage pour qu'il puisse se rendre compte des incohérences dénoncées. Le déplacement aura lieu le vendredi 23 mars.
Isabelle Rio et Margaux Blanloeil suivent en direct les audiences pour France 3 Limousin :
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Chronologie de l'affaire Tarnac :
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