Damien Morisot, président du Handball Club Tulle Corrèze et Boris Gibiat, président du Volley-Ball-Tulle-Naves, ont démissionné de leurs fonctions cette semaine. Pour ces bénévoles, il est inconcevable d'interdire l'accès aux équipements sportifs, aux personnes sans pass sanitaire.
Depuis le 9 août 2021, la loi relative à la gestion de la crise sanitaire est entrée en vigueur sur le territoire français. Validée par le Conseil Constitutionnel le 5 août, elle met en place l'extension du pass sanitaire.
Une extension qui s'applique aux bars, restaurants, lieux de loisirs, de culture, aux transports de longue distance et aux hopitaux. Mais aussi à l'entrée des équipements sportifs, et c'est peu dire, que la décision passe mal à Tulle.
Dans une lettre publiée samedi 7 août en ligne, Boris Gibiat, président du Volley-Ball-Tulle-Naves, est le premier dirigeant de club à présenter sa démission.
Il dit avoir "cru naïvement" que la loi ne toucherait pas les structures accueillant moins de 50 personnes. C'était sans compter sur l'arrêté municipal, officialisant le contrôle du pass sanitaire dans tous les clubs de sport de la ville. Contrôle à la charge des dirigeants et qui engage leur resposabilité pénale.
Pour Boris Gibiat, cette décision, prise "sans concertation", va à l'encontre de ses valeurs sportives. Après deux années épuisantes, marquées par le Covid-19, "c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase".
Même constat et démission pour le président du club de handball
Damien Morisot, président du Handball Club Tulle Corrèze, a lui aussi rejoint le mouvement : "Je ne suis pas le flic sanitaire de l'État, je suis bénévole, et je ne me vois pas refuser l'entrée à un gamin qui veut faire du sport, sous prétexte qu'il n'est pas vacciné". Pour lui, l'obligation du pass sanitaire est "discriminante", et surtout elle n'envoie pas le bon message : "Je ne peux pas cautionner le fait qu'un enfant se fasse vacciner juste pour jouer au handball".
Les démissions de Damien Morisot et Boris Gibiat prendront effet dans quelques semaines. Un soucis de plus à gérer pour le sport amateur français, qui s'inquiète déjà de la baisse du nombre de licenciés pour la saison 2021-2022.