En Corrèze, la cellule-loup rentre en crise

Les éleveurs corréziens sont en colère. La réunion de la cellule « loup » d’hier après-midi, 25 janvier, n’a pas abouti. Ils n'ont pas obtenu la reconnaissance du département en zone difficilement protégeable.

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Ils étaient une trentaine d’éleveurs à s’être mobilisés hier après-midi, mardi 25 janvier, devant la préfecture de Tulle. Autour d'un sujet hypersensible : le loup.

Créée en 2018, la cellule de veille du loup ne s’était pratiquement jamais réunie. Face à l’ensemble des administrations concernées et des associations environnementales, les éleveurs ont constitué un collectif rassemblant la quasi-totalité des syndicalistes et les élus maires et députés.

Le demande majeure, la reconnaissance de la Corrèze comme étant une zone difficilement protégeable, a été rejetée. Une mesure qui aurait permis des indemnisations fortes et l’autorisation de tirs de prélèvements. 

Après deux heures de discussions, le collectif a quitté la table.

Tony Cornelissen, président de la chambre d’Agriculture de la Corrèze, n’a pas caché son mécontentement.

Nous avons décidé de quitter cette réunion qui n’était plus que de la réunionite. Aujourd'hui on a dit tout ce qu’il fallait, On a une étude qui confirme que la cohabitation n’est pas durable. C’est une catastrophe annoncée pour l’élevage en plein air.

Tony Cornelissen, président de la chambre d'Agriculture de la Corrèze.

Conscients de la présence du loup sur leur territoire, les éleveurs demandent à limiter sa population car "si aujourd'hui, on ne prend pas la mesure de la dangerosité de son extension, on va avoir des problèmes demain avec le grand public, les chiens de troupeaux, les animaux de compagnie et l’élevage en plein air, et là, ce sera trop tard pour regarder derrière nous", explique Tony Cornelissen.

Actuellement dans une période d'anticipation, le but des éleveurs est de faire prendre conscience au grand public que la Corrèze est un territoire particulier, propice au développement du loup. En effet, comme le rappelle le président de la chambre d'Agriculture, "70% de la surface boisée est considérée comme étant un habitat propice à l’extension et au développement du loup".

On n'a pas le droit de laisser s’implanter durablement le loup. Toute la Corrèze nous suit dans cette démarche. Demain, il y en aura tellement qu’il y aura des attaques presque tous les jours et  qu’on ne pourra plus le maîtriser.

Tony Cornelissen

Devant l'absence de résultats, les éleveurs ont décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. Déposer plainte pour "abstention de combattre un sinistre. Le sinistre serait en l’occurrence la fin de l’élevage tel qu'il se pratique en Corrèze. 

Les éleveurs sont à bout

"Ne pas trouver son agneau le matin, son veau, devoir chercher en forêt, ce n’est pas un travail", explique Béatrice Grenier, éleveuse de bovins à Sexcles.

Depuis la mi-décembre, les attaques se multiplient. Les éleveurs subissent et tentent de se protéger. L'inquiétude monte.

Daniel Couderc, président de la FDSEA Corrèze, avance, "notre objectif c’est 0 attaque, c'est mettre les moyens pour ne plus avoir d'attaques".

Si le loup vient sur notre département on aura plus d'élevage en Corrèze.

Daniel Couderc

Vincent Jacquinet rapporte notamment à France Bleu qu'il ne se fera jamais à ce spectacle de bêtes totalement dévorées qu'il découvre au petit matin dans ses prés.

Celle du 6 janvier, raconte-t-il, c'était une brebis qui s'était mise à l'écart pour mettre bas. Et au petit matin on a retrouvé le petit agneau qui avait encore le cordon ombilical pas sec et sa mère à côté qui était dévorée.

Vincent Jacquinet, éleveur à Saint-Yrieix-le-Déjalat.

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