Les cadavres de huit brebis ont été retrouvés dans une exploitation agricole de Féniers en Creuse. Les attaques se sont déroulées fin décembre ainsi que dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 janvier. Les éleveurs pointent le loup, les services de l'Etat enquêtent.
Pour Nathalie Peyrat, éleveuse à Féniers en Creuse, il n'y a pas de doute, c'est le loup qui aurait tué ses huit brebis les 28, 29, 30 décembre ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi.
Le matin, on découvre les cadavres ou les brebis en train d’agoniser, c'est horrible ! C'est la première fois que l'on a huit brebis égorgées ou mangées par le ou les loups. La nouveauté c’est qu’ils viennent à moins de cent mètres de la maison. Ils passent dessous ou dessus la clôture, mais ils passent...
Nathalie Peyrat, GAEC Du Petit Meymat à Féniers (23)
Depuis 1986, Nathalie Peyrat élève bovins, porcs et près de 460 brebis dans son exploitation familiale de 200 hectares à Féniers. Elle vit désormais avec la peur de perdre d'autres ovins.
Aujourd’hui, il y a peu de bêtes dehors, demain comment va-t-on travailler ? On nous parle d’une indemnisation pour calmer le jeu, mais si l’on nous donne 220 € par brebis cela ne remplace pas une brebis prête à agneler, à faire deux agneaux. Sans compter la peur qu’ont les autres, qui peuvent avorter…
Nathalie Peyrat, Gaec Du Petit Meymat à Féniers (23)
Des éleveurs creusois inquiets
Dans l'exploitation de Pascal Lerousseau, président de la chambre d'Agriculture de Creuse et éleveur de 350 brebis, l'inquiétude aussi est palpable :
Cela fait quinze jours que l’on ne dort plus sur les exploitations ! Avec mes fils, on passe une partie de la nuit dehors, au milieu des troupeaux, ce n’est pas acceptable !
Pascal Lerousseau, éleveur et président de la chambre d’Agriculture de la Creuse
C'est un fait, la présence du loup est avérée dans les trois départements de l'ex-Limousin. En Creuse, comme spécifié dans le cadre du Plan d'Action National sur le Loup, la préfecture a activé une cellule de veille depuis 2020.
Les protagonistes ont rencontré ce vendredi le préfet du Rhône, référent national du plan loup. Président de la chambre d'Agriculture, Pascal Lerousseau demande des tirs de défense sur cet animal sauvage protégé par arrêté ministériel. En outre, il déclare non-adaptées au Limousin les mesures de protection prises dans les zones de montagne.
Ces moyens de protection ne peuvent être mis en place chez nous. Cela coûterait entre 150 et 200 000 € par exploitation pour mettre des filets autour de chaque troupeau avec un (chien) Patou. Nos troupeaux sont dispersés dans les parcs. Cela coûterait trop cher.
Pascal Lerousseau, président de la chambre d'Agriculture de Creuse
La chambre d'Agriculture de Creuse envisage de publier un communiqué dans les jours prochains. Contacté par nos soins, l'Office Français de la Biodiversité de Creuse ne souhaite pas s'exprimer pour le moment. Des éléments ont été recueillis par ses agents ce samedi sur les lieux. Ils sont en cours d'expertise. La préfecture devrait communiquer sur ce point en début de semaine.