Michel Piccoli, le Corrézien de cœur

Michel Piccoli était ce monstre sacré du cinéma français, salué par tout le pays.  Ce que l'on connaît moins, c'est l'histoire personnelle qui le liait à la Corrèze : "elle fait partie de ma vie", nous avait-il confié. Aujourd'hui, un de ses amis de Saint-Maixant se souvient.

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Michel Piccoli a tiré sa révérence à l'âge de 94 ans. Il laisse derrière lui plus de 200 films et une immense carrière au théâtre. 

Il laisse aussi beaucoup de souvenirs en Corrèze, où il a vécu pendant un an et demi. 
 

Pendant la guerre


Au Printemps 1940, Michel Piccoli a quinze ans, c'est la guerre. Il fuit Paris pour se réfugier dans sa famille paternelle à Chaunac, sur la commune de Naves, près de Tulle. 

Il est venu en bicyclette, raconte Philippe Gaudefroy-Demonbynes, son ami corrézien. Il vivait chez Adrienne, la mère de sa tante Jeanne Piccoli qu'il adorait.

Alors que les autres réfugiés arrivés dans la commune en même temps que lui partent au bout de quelques mois, Michel Piccoli reste un an et demi en Corrèze, entre Naves et Saint-Maixant

Une vocation née en Corrèze ? 

Michel Piccoli suit des cours de littérature avec un enseignant à la retraite. Il joue aussi dans des pièces de théâtre montées par son oncle, des classiques du théâtre de boulevard, signés Courteline ou Feydeau.

 

Son envie de devenir acteur serait donc née dans la grange corrézienne qui servait de salle de spectacle ?  

Je ne sais pas, répond l'ami de jeunesse. À cette époque-là, il était très grand, il avait poussé comme un champignon, raconte-t-il, et il avait beaucoup de succès. Peut-être que de là lui est né vaguement un goût, une vocation pour le théâtre...

De là est né certainement son attachement à la Corrèze
 

Fidèle à la Corrèze

Michel Piccoli et l'épouse de Philippe Gaudefroy-Demonbynes avaient en commun leur tante Jeanne Piccoli. Et durant toute leur vie, le Corrézien de Saint-Maixant et le comédien parisien se sont fréquentés. 

Il était attaché à la Corrèze, sentimentalement. Il est venu régulièrement nous rendre visite. C'était une vedette nationale, mais nous, c'est surtout l'homme que l'on appréciait. 

L'une de ses dernières visites remonte à 2014, alors que le comédien était l'invité du festival Ciné d'été à Tulle

 

 

 

 

"Je me demande même si je ne suis pas corrézien"


Agnès Gameiro-Delteil était la directrice du festival à cette époque. Elle garde de cette rencontre un souvenir heureux. 

C'est un de mes meilleurs souvenirs professionnels à Tulle. C'était un moment extrêment joyeux. J'ai vécu quelque chose d'exceptionnel. 

 


Autour de Michel Piccoli, le festival avait réuni deux grands réalisateurs, Jacques Doillon et Jacques Ruffio

Ils étaient tellement contents d'être là ensemble ! Je pense qu'ils savaient que c'était une des dernières fois où ils étaient réunis professionnellement, et c'était très émouvant, raconte Agnès Gameiro Delteil. 


 

 

Des retrouvailles, mais aussi l'occasion pour Michel Piccoli de rappeler son attachement à la Corrèze. 

J'ai un attachement parce que j'ai eu la chance de faire trois jours de bicyclette pour m'échapper des Allemands qui nous occupaient et j'ai découvert une sorte de famille qui m'a accepté dans une propriété dans une campagne pas loin d'ici et ça a été pendant un an et demi une naissance, un changement de vie, un apprentissage des évènements exceptionnels, je m'en souviendrai tout le temps.

Voici les propos que l'acteur tenait sur France 3 Limousin au micro de Laetitia Théodore en 2014, après avoir parlé du film qui a lancé sa carrière au cinéma "le Mépris", de Jean-Luc Godard. 
 


Avant de conclure : 

La Corrèze fait partie de ma vie. Je me demande même si je ne suis pas corrézien....
 


 

 


 






 
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