C'est la petite dernière des applications anti-gaspi. Imaginée par un Corrézien, Gaspifage permet aux clients de consommer des produits à des prix défiants toute concurrence et aux commerçants d'écouler leurs invendus.
Dans cette crèmerie de Tulle, on accueille de nouveaux clients grâce à l'application Gaspifage. En un clic sur son téléphone, Madame Colin a réservé un panier dans ce petit commerce pour la première fois : "Ce qui était convenu sur l'annonce : des œufs, du ketchup bio, de la crème fraîche épaisse, un petit fromage de chèvre", détaille Jean-Paul Chaton, responsable de la laiterie Gilbert. Au total, la bénéficiaire paiera ce panier 6 euros 50, au lieu de 16 euros, le prix de vente habituel.
Un tarif intéressant pour la cliente, qui n'a pas toujours les moyens de s'offrir les produits locaux des commerçants de la ville : "J'avais peur que ce soit trop cher pour moi (...) Les commerçants de Tulle, on les fuit parce que c'est plus cher que les supermarchés, mais j'aime beaucoup cette appli, c'est intelligent".
Cette laiterie est l'un des premiers commerces de Tulle à avoir rallié le projet Gaspifage. Son principe : lutter contre le gaspillage alimentaire en proposant des produits locaux et accessibles aux clients. Et c'est une aubaine pour les commerces de proximité qui n'ont pas à jeter leurs invendus.
De plus, "les paniers sont achetés par les clients qui ne sont pas habitués du magasin et justement, ça fait découvrir nos produits", explique Jean-Paul Chaton.
Un circuit court et vertueux, créé en Corrèze
Derrière cette application, c'est un Corrézien, Richard Calmels qui habite Saint-Mexant. Après un passage en école de commerce, il monte cette application en 2019. Il rallie à sa cause aujourd'hui une trentaine de commerces du département.
"Aujourd'hui, on sauve des plantes, des produits alimentaires, on réduit le gaspillage, mais aussi les déchets et les emballages puisque les clients peuvent utiliser leurs propres contenants en passant chercher leur commande", explique Richard Calmels.
Chez ce fleuriste de Tulle aussi, on peut faire jusqu'à trente paniers par jour. "On vend des plantes d'extérieur que l'on peut protéger l'hiver et ressortir pour le printemps. Ou bien des arbustes à replanter", explique Jean-Luc Jalous, fleuriste dans la boutique Le Quai des 4 Saisons.
Comme les applications ToGoodToGo, Phenix ou encore Karma, Gaspiflage veut soulager les porte-monnaie tout en préservant la planète, avec la particularité de soutenir l'économie locale. Il espère développer le concept à l'ensemble de la région.