La Cimade, importante association de soutien aux réfugiés, organise à Bugeat ses journées nationales. Un temps d'échange et de débats avec, cette année pour thématique, l'enfermement et l'expulsion des personnes exilées.
280 bénévoles rassemblés, mais une même préoccupation : l’enfermement et l’expulsion des migrants. C’est sur cette question que la Cimade s’est penchée tout l’après-midi de ce vendredi en Corrèze, dans un contexte d’hostilité grandissante envers l’immigration.
Hostilité "fabriquée"
Dernier exemple en date en Corrèze : la levée de boucliers à Beyssenac contre l’installation d’un CADA, un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile. La faute aux partis d’extrême-droite, selon Solange Lauzanne, coprésidente de La Cimade Centre-Ouest : "L’hostilité n’est pas forcément celle des villages, mais elle est fabriquée par un certain nombre de mouvements politiques qui cherchent à monter les populations contre l’arrivée de personnes étrangères (…). C’est une contamination de la pensée par l’extrême-droite."
"Spirale absurde"
Pour l'association, ce rendez-vous annuel est d'autant plus important que le projet de "loi immigration" doit être bientôt porté devant le Sénat et que la France referme un peu plus ses frontières. Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade, développe : "On veut fermer nos frontières, augmenter les dispositifs de sécurisation... On dit partout dans l’opinion publique qu’on ne peut pas accueillir. La conséquence, c’est que ça ne fonctionne pas. Des personnes qui n’ont pas d’autres choix que de prendre les routes de l’exil les prendront, même au péril de leur vie. On a de plus en plus de drames, et de plus en plus de forces politiques, à droite et à l’extrême-droite, qui surenchérissent en disant qu’il faudrait encore plus de sécurisation. C’est une spirale absurde."
Changer de discours
Au même moment, à Marseille, le pape François rend hommage aux migrants disparus en mer. La Cimade espère que son discours, marqué par l’ouverture aux autres, en inspirera d’autres.