VIDÉO. Le parcours du combattant des habitants de Saint-Martial-Entraygues en Corrèze après l'éboulement

En Corrèze, depuis le début de semaine, les habitants de Saint-Martial-Entraygues doivent emprunter une route aussi étroite que tortueuse pour se rendre à Argentat, d'habitude toute proche. Un énorme éboulement a condamné le trajet habituel. Désormais quasi-isolé, le village va devoir faire avec ces contraintes durant de longues semaines.

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Monsieur le maire a ouvert son ordinateur, un beau dessin vaut mieux qu'un long discours. Sur un plan et avec son doigt, il nous montre l'énorme détour que doivent emprunter les habitants de sa commune. 

"C'est 25 kilomètres de plus, aller-retour, pour se rendre à Argentat" explique Jean-Pierre Lechat, maire de Saint-Martial-Entraygues. 

Et justement tentons l'expérience avec un père de famille et ses deux filles. Embarquement dans le véhicule familial. Douze kilomètres en plus pour amener les enfants à l'école, un trajet, pas des plus pittoresques. Au volant, de nuit, avec les filles à l'arrière de la voiture, Clément Bazartais, habitant de Saint-Martial, très concentré, explique : "La route n'est mauvaise en soi, mais on la connait moins, elle est moins large. Il y a des petits bas-côtés que je trouve glissants. Il y a plus de virages. Pour nous, c'est clair, c'est plus pénible". 

8 h 15 : arrivée dans les temps à l'école, mais pour ça, il a fallu lever tout le monde un peu plus tôt et ne pas traîner au petit déjeuner. "On met les réveils un peu plus tôt, on presse le pas. Je fais le colonel avec les enfants, on militarise la préparation" confie le père de famille. 

La route de substitution cumule, de fait, pas mal de désagréments : virages serrés, chaussée étroite, fossés profonds, revêtements glissants, un cocktail peu sympathique qui pourrait prendre un tour dangereux si vous ajoutez neige ou verglas. Dans le village, on réfléchit à limiter les déplacements, systématiser le covoiturage ou collectiviser les allers-retours.  "Vu qu'Argentat est dotée de drive, on pourrait demander à l'employé communal de descendre récupérer les paniers qui auraient été commandés." 

Pour retrouver l'itinéraire normal, dégager l'éboulis, on annonce trois mois. Il va falloir s'adapter ou se souvenir. "On a vécu ça il y a exactement 20 ans. C'était la même en pire et ça a duré trois mois. On a bien fait avec !", explique, fataliste, Jean-Louis, un ancien du village. 

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