VIDÉO. Santé et bien-être par les plantes : un marché en plein essor

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Parfois délaissées par le corps médical, les plantes médicinales font leur grand retour dans nos pharmacies...En vente libre, les huiles essentielles, tisanes, compléments alimentaires sont considérés à tort par les consommateurs comme des produits anodins, sans danger. En Corrèze, depuis dix ans, une entreprise se consacre à leur culture. Reportage auprès de passionnés de plantes sauvages. ©Laurence Ragon. Nina Santi. Xavier Beaudlet

Les plantes médicinales font leur grand retour dans nos pharmacies : huiles essentielles, tisanes, compléments alimentaires. En vente libre, elles attirent de plus en plus les consommateurs, mais ne sont pas sans risque. En Corrèze, depuis dix ans, une entreprise se consacre à la culture de ces plantes aux effets thérapeutiques.

Romain Marmande est étudiant en quatrième année de médecine et se passionne pour la botanique. Il aime se promener en forêt et retrouver sur le terrain les plantes qu'il étudie. Ce futur médecin généraliste a justement créé sa propre chaîne YouTube pour partager ses découvertes et les vertus des plantes sauvages.

Lors de ses promenades, il récolte, par exemple, de l'aubépine dont il connaît les effets : " Au niveau phytothérapie, c'est une plante intéressante au niveau stress et aussi au niveau cardiaque. Très riche en protéine et minéraux, ça a vraiment un intérêt pour le corps. Ce sont un peu des superaliments. Les plantes, c'est un peu la force discrète qui est plus dans la prévention. Actuellement en France, on est plus dans le curatif." 

De la passion à la profession

Cet attrait pour le bien-être et la santé par les plantes a séduit Audrey et Julien qui en ont fait le cœur de leur métier. Sur le plateau du pays de Tulle, ils cultivent en agriculture biologique des roses de Damas, du bleuet, des échinacées, du cassis, de l'hamamélis ou encore du millepertuis. Ils cultivent plus de 150 plantes différentes. "On travaille avec des quantités assez restreintes par plantes. Ce qui nous intéresse, c'est la diversité", souligne Audrey Bénavent productrice de GAEC Mélilotus.

À la belle saison, ils baignent dans un océan de senteurs sur leur exploitation. À l'aide de sécateurs, ils s'attaquent à la verveine : "On récolte la partie aérienne, fleuret avant la floraison, qu’on va faire sécher sur branche. Cet hiver, on enlèvera ensuite les feuilles afin de les conserver pour les mélanges de tisanes, explique-t-elle. Avec la verveine, on a une centaine de pieds dans le jardin. Avec ça, on espère faire à peu près trois kilos de feuilles sèches."

Une pratique qui comporte son lot de risque

L'entreprise Mélilotus produit des tisanes, des compléments alimentaires, des hydrolats (liquide produit à partir de plantes). Ces produits sont élaborés par Jean-Baptiste, diplômé en pharmacie, qui ne cache dans sa crainte face à l'engouement du public pour la phytothérapie. La pratique n'est pas sans danger : "C'est important que les soignants soient formés aussi à ces connaissances-là. Sinon, les gens vont aussi se tourner vers d'autres sources, notamment sur internet où à la fois, il y a de très bons contenus et des contenus beaucoup plus douteux."

Les producteurs connaissent parfaitement la loi : "Aujourd'hui, si on fait du conseil ou de l'information sur les propriétés des plantes, durant un acte de vente à un client, on risque deux ans d'emprisonnement et 30 000€ d'amende pour exercice illégal de la pharmacie, rappelle Audrey Bénavent productrice. Nous, ce qu'on revendique, c'est de pouvoir avoir le droit de donner les principales indications, les principales mises en garde pour éviter les mésusages par rapport à l'utilisation des plantes."

Pour renforcer l’information des consommateurs, l’ANSES l’agence de sécurité sanitaire, vient d’émettre un avis auprès des médecins et des pharmaciens. Les fondateurs de Mélilotus se revendiquent paysans herboristes, une profession qui n’est pas encore reconnue par la réglementation.

Un Français sur deux consomme des compléments alimentaires à base de plantes médicinales. C'est donc un marché qui connaît une croissance constante qui s'est amplifiée depuis la crise sanitaire.

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