L’échassier a été extrait du piège cet été grâce à l’intervention d’un hélicoptère au-dessus de la Dordogne. Après des soins près de Limoges, il a pu être relâché ce dimanche 3 septembre à Beaulieu-sur-Dordogne.
C’est un oiseau qui revient de loin... Le 17 août, plusieurs touristes qui naviguent sur le fleuve Dordogne en Corrèze contactent les pompiers. Oriana Dufrane, soigneuse à SOS Faune sauvage, raconte : "Toutes les personnes qui passaient voyaient un héron pendu à un arbre par un fil, et il était vraiment inaccessible à cet endroit."
L’échassier s’est en effet emmêlé les pattes d’un fil de pêche abandonné. Il pend à 12 mètres de haut, la tête en bas. Le héron est une espèce protégée, et les pompiers alertent la Section Aérienne de Gendarmerie d’Egletons qui dépêche sur place un hélicoptère. L’intervention est racontée sur les réseaux sociaux : "L'oiseau agonisant est pendu au-dessus de la Dordogne, rivière très prisée l'été. Après une reconnaissance de la zone et un briefing avec les personnels du GRIMP 19, un hélitreuillage haut, de façon à souffler le moins possible l'oiseau, a été réalisé. Les secouristes ont ensuite libéré l'animal du fil de nylon et l'ont placé dans une cage."
Une semaine de soins
Le héron est alors transporté au centre de soins de la faune sauvage à Verneuil-sur-Vienne, près de Limoges. C’est là qu’il reçoit les soins indispensables à sa survie, comme l’explique Oriana Dufrane : "Quand on l’a récupéré, il avait la patte gauche extrêmement gonflée. Il y avait un œdème. Il était incapable de tenir de debout, il a fallu une semaine de soins. D’abord, il a pu remarcher lentement, et puis il est allé en volière. Et avec la rééducation, il marche bien, il se perche, il vole."
Le héron a été libéré ce dimanche 3 septembre au bord de la Dordogne, en présence des pompiers qui sont intervenus en août. Léonore Leyrit, en service civique à SOS Faune sauvage, était aussi sur place : "C’est la partie la plus gratifiante de notre travail. Les relâcher, ça fait toujours quelque chose."
Pollution plastique
Même s’il est un peu stressé, le héron est sauvé. Mais les déchets plastiques, fils de pêche ou autres, provoquent chaque année de nombreux dégâts sur les espaces locales.
Plus globalement, c’est l’ensemble des oiseaux qui sont menacés : selon une étude du CNRS et de l'université de Montpellier, leur nombre a diminué de 25% en 40 ans en Europe à cause de l'agriculture intensive et du réchauffement climatique.