Détenteurs de l'Appellation d'origine contrôlée (AOC) française depuis 2017, les vins de Corrèze viennent de franchir un nouvel échelon. Depuis ce 22 février 2023, ils bénéficient désormais d'une reconnaissance au niveau européen.
AOP ? AOC ? On aurait tendance à se mélanger un peu les pinceaux entre toutes ces appellations. C'est en fait grosso modo la même chose. C'est l'échelon qui change. L'AOC (avec le C de France) est une reconnaissance au niveau français, quand l'AOP (avec le P d'Europe) se rapporte au niveau européen.
"C'est une consécration. L'AOP vient acter le maintien de la production et du nombre de viticulteurs", expliquent de concert Jean Mage et Karine Barrière, respectivement président et animatrice de la fédération des vins de Corrèze.
"Pour obtenir l'AOP, il faut déjà être titulaire de l'AOC depuis plusieurs années. On peut ensuite prétendre à passer l'échelon européen", précise Karine Barrière.
Pas de grosses formalités à remplir. La fédération a juste fait suivre un dossier à l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité). Un bilan des cinq années écoulées.
"L'AOP ne sera pas une révolution, mais tout de même un argument supplémentaire pour la commercialisation et une protection supplémentaire au niveau européen", se réjouit Jean Mage.
Autre motif de satisfaction, il n'y a eu aucune opposition à l'obtention de cet AOP. Ce qui n'avait à l'époque pas été le cas pour l'AOC. La reconnaissance du vin de paille corrézien avait suscité quelques grincements de dents des viticulteurs du Jura qui en produisent également. "Avec le recul, ils se sont bien rendus compte que nous n'évoluons pas dans la même échelle. Le vin de paille, c'est 20 hectares chez nous, 2000 chez eux", confirme Jean Mage.
À l'heure actuelle, ce petit vignoble installé sur 73 hectares compte 28 viticulteurs et a produit 350 hectolitres en 2022. C'est une petite production complémentaire pour les agriculteurs. Aucun n'est à 100 % viticulteur. Les plus anciens ont des parcelles qui peuvent aller jusqu'à 10 hectares. Ceux qui s'installent occupent des surfaces très modestes, un ou deux hectares.
Prochain chantier pour la fédération : faire évoluer l'IGP Pays de Brive, tant au niveau des cépages que du territoire.