Dentifrices, déodorants, crèmes pour le visage, après-rasages, soins pour les cheveux : 185 produits cosmétiques contiennent des substances "préoccupantes" (allergènes, composés toxiques, perturbateurs endocriniens), selon l'UFC-Que Choisir qui appelle les consommateurs à ne plus les acheter.
Face à l'attitude des fabricants de cosmétiques, l'UFC-Que Choisir appelle les consommateurs à passer à l'action en n'achetant plus les produits contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables, répertoriés dans son enquête. Irritants, allergènes, perturbateurs endocriniens, la liste est impressionnante."Malgré les alertes répétées des toxicologues et des dermatologues, les fabricants n'ont toujours pas changé leurs pratiques", assurel'association de défense des consommateurs qui propose une carte-repère avec les douze substances les plus à risque à éviter.
Quels produits sont incriminés ?
Pour les allergènes, l'UFC-Que Choisir a recensé 62 produits, dont 55 contiennent de la Methylisothiazolinone (MIT), un conservateur allergisant dont l'interdiction dans les produits sans rinçage (lingettes pour bébés...) a été demandée par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, à l'Union Européenne.L'UFC-Que Choisir a en outre relevé pas moins de 101 produits contenant des perturbateurs endocriniens. Parmi eux, 44 recèlent un filtre UV (l'éthylhexyl-methoxycinnamate), "totalement inutile dans des eaux de toilettes, des démaquillants ou des produits capillaires".
Même les grandes marques sont épinglées: parmi les 26 produits contenant des "parabènes à longue chaîne", qui perturberaient le fonctionnement des hormones, "on trouve trois produits de la marque Roc, deux produits de chez L'Oréal, deux produits Carrefour, deux de Leclerc, ainsi que 17 autres marques courantes".
Un conservateur dans les lingettes pour bébés
Des lingettes pour bébés des marques Bébé Cadum, Mixa, Nivea, Pampers, (...) contiennent un conservateur, le phénoxyéthanol, note aussi l'association. L'agence du médicament ANSM a recommandé en 2012 de ne plus utiliser ce conservateur dans les produits destinés à nettoyer les fesses du bébé et de réduire la teneur maximale à 0,4% pour les enfants de moins de 3 ans.
Des mentions faussement rassurantes
Les consommateurs ne peuvent même pas se fier aux mentions "faussement rassurantes", selon l'UFC.La mention "hypoallergénique" figure sur le lait de toilette "Mots d'enfants" de Leclerc, la "Crème pour le change" de Corine de Farme ou encore sur les nettoyants féminins "Physélia Intimate", alors que l'association dit avoir "relevé la présence dans ces produits de MIT", auquel des dermatologues ont décerné en 2013 la palme de "l'allergène de l'année".