Baisse de fréquentation de plus de moitié, diminution drastique des vols, personnel en chômage partiel. Avec la Covid-19, les aéroports de Limoges et Brive sont loin de tourner à plein régime. La crise sanitaire laissera des traces...
Les aéroports de l'ex-Limousin font grise mine en cette période de Covid-19. A Limoges Bellegarde, les vols hebdomadaires vers les 5 destinations d'Angleterre n'enregistrent qu'un taux de remplissage de 30%, en 2019, c'était 90%.
A Brive Vallée de la Dordogne, près de la moitié des sièges sont inoccupés pour les vols vers Paris. Une ligne qui avait transporté plus de 49 000 voyageurs l'an dernier, les prévisions les plus optimistes pour 2020 tablent sur 15 000 passagers.
Les effets dévastateurs de la Covid-19
Quatorzaine au Royaume-Uni, Covid-19, télétravail provoquent, comme ailleurs en France, des turbulences dans nos 2 aéroports.Concernant les lignes intérieures, à Limoges Bellegarde, les liaisons ont été renforcées depuis le 5 octobre avec 8 A/R vers Paris et 8 A/R vers Lyon chaque semaine. Malgré cette augmentation pour attirer une clientèle d'affaires, le trafic a diminué de 70% par rapport à l'an dernier.
A Brive, les vols vers l’Angleterre et le Portugal ont été supprimés, reste la liaison pour Paris avec 10 A/R par semaine plus un le dimanche, il y en avait 5 de plus en 2019.
Rappelons que les compagnies ont une obligation de service public. Pour Brive, Air France reçoit 2,5 millions d'€ par an pour assurer cette liaison. Le directeur de l'aéroport de Limoges-Bellegarde, Philippe Thibaut explique : "Vous savez, à Limoges, nous sommes en discussion constante avec Chalair. Les recettes aéronautiques se sont effondrées aussi pour nos partenaires qui rencontrent les mêmes difficultés que nous".
Des avions cloués au sol, une économie en souffrance
Des chiffres qui aujourd'hui feraient presque rêver. Avec notamment les incertitudes aux frontières du Royaume-Uni, le directeur de Limoges-Bellegarde, Philippe Thibaut, dit n'avoir "aucune idée du trafic voyageurs pour fin 2020" et les 52 employés de l'aéroport sont en chômage partiel. Idem à Brive où les 20 salariés en régie travaillent à temps partiel.
Le manque à gagner est également conséquent pour les taxis, les boutiques, les restaurants. Deux aéroports qui naviguent à vue, en juillet dernier, la déclaration d’Emmanuel Macron en faveur de certaines lignes intérieures, « On a besoin d’aller à Brive », ne sera vraisemblablement pas suffisante pour un redécollage dans l'immédiat.