Covid 19 : les indicateurs à la hausse dans les Landes et le Lot-et-Garonne et en Haute-Vienne

Globalement, les chiffres sont à la baisse dans la région, mais certains départements constatent une légère augmentation des cas de Covid 19. L’ARS insiste sur l’importance des tests et des gestes barrières à l’approche des fêtes et met en place une plateforme unique en France.
 

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Si les indicateurs sont à la baisse en Nouvelle-Aquitaine, du fait du confinement, l’ARS rappelle aujourd'hui qu’il faut « maintenir la vigilance car les taux restent élevés surtout chez les plus de 75 ans, et tous les départements ne sont pas homogènes par rapport à la situation ».

Situation disparate d’un département à l’autre

Le taux d’incidence diminue en effet en Charente, en Corrèze, dans les Pyrénées-Atlantiques et dans la Vienne.
Ce n’est pas le cas en revanche dans quatre départements où la situation faute de s’améliorer se stabilise. C’est le cas de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres, de la Dordogne et de la Gironde qui se situent sur « un plateau ».
Enfin, une augmentation des cas de Covid 19 est observée en Haute-Vienne, dans les Landes et le Lot-et-Garonne. Dans ces zones, le taux d’incidence remonte, notamment chez les personnes de plus de 75 ans.

13 clusters dans des EHPAD du Lot-et-Garonne

Si les chiffres sont à la hausse, Joris Jonon, directeur départemental de l’ARS se veut rassurant. Il observe une « tendance de reprise épidémique dans des proportions assez faibles et un constat assez récent et qui mériterait d’être observé sur période plus longue ». Cette hausse ne serait pas due à un facteur en particulier mais sur situation de cas groupés, notamment chez les plus de 65 ans.  « On réalise des campagnes de tests réguliers et ces chiffres sont pris en compte ». Il y a une reprise certes, mais qui « serait ciblée sur les 65 ans et plus ».

À titre d’exemple du 28 novembre au 4 décembre, le taux de positivité des plus de 65 ans était de 21% pour les plus de 65 ans, contre 15% pour la population globale. Même tendance pour le taux d’incidence.
A ce jour, le département enregistre 23 situations de cas groupés suivis par des professionnels de santé de l’ARS. Parmi eux, on compte 13 EHPAD, avec pour certains plusieurs dizaines de cas confirmés. Ainsi, à Casteljaloux on dénombre une trentaine de cas positifs. Quant à la "Résidence du Chateau" à Nérac, ils sont plus d'une cinquantaine à être positifs sur les 85 résidents de la maison de retraite.

La préfecture a annoncé ce mardi, que les forces de l’ordre allaient renforcer les contrôles dans les centres commerciaux, dans les centres villes, les zones piétonnes ainsi que sur les marchés de Noël que certaines municipalités ont choisi de maintenir. « La vigilance doit être de mise », a alerté Morgan Tanguy secrétaire général de la préfecture du Lot-et-Garonne. « Le virus reste actif et repart ». « Cela pourrait avoir conséquences sur les levées certaines mesures de restriction de circulation sur la fin du mois de décembre ». Il a rappelé qu’au niveau national l’objectif des 5000 cas quotidiens n’était pas atteint et que le Jean Castex s’exprimerait jeudi « avec peut être de nouvelles annonces en fin de semaine ou début de semaine prochaine ».
 

Landes : « on est à trois fois le nombre de contaminations qu’il nous faudrait par jour »

Dans les Landes, mauvaise nouvelle où la  circulation du virus est à la hausse après une baisse, puis une stagnation. Elle remonte depuis quelques jours, signale Didier Couteaud, représentant de l’ARS dans le département. Le taux d’incidence atteint actuellement 149 cas pour 100 000 habitants alors qu’on était descendu à 120 la semaine dernière.

"Ce taux reste élevé", explique Didier Couteaud. "Pour descendre sur un taux de contamination à 5000,( comme évoqué par le Président Macron  NDLR), il faudrait que notre département des Landes soit aux alentours de 50. Donc, on est à trois fois le nombre de contaminations qu’il nous faudrait par jour".

Le représentant de L’ARS ne se livre pas à des explications. En revanche, il insiste : "Sur les personnes âgées, le taux est est très très très élevé avec un taux d’incidence de 266 sur 100 00 habitants ".

« Et ce niveau est élevé car nous avons des clusters importants sur cinq EHPAD, où plus des 2/3 des résidents sont touchés par des cas de Covid, ce sont des nombres qui viennent gonfler ces fameux nouveaux cas. "

Didier Couteaud

Si le virus circule sur toutes les communes, il existe néanmoins des écarts importants sur le département. Et Mont-de-Marsan se place en tête des contaminations. « L'agglomération de Mont-de-Marsan reste élevée à 157, le double des agglomérations les plus peuplées de notre département, c’est-à-dire Dax à 70 et Marenne-Adour à 75."

Consignes pour les fêtes de Noël

A plusieurs reprises les autorités sanitaires ont évoqué les conséquences de Thanks Giving sur la propagation du virus en Amérique du Nord. Le directeur de l’ARS de la Nouvelle-Aquitaine, Benoit Elleboode a insisté sur le fait que « dans tous les départements le virus circule encore beaucoup ».

« Pour Noël, on insiste sur la bulle sociale et éviter les situations à risque. C’est-à-dire que même avec gestes barrières on se retrouve avec un petit nombre de personnes qu’on voit régulièrement. On n’étend pas sa bulle sociale ».

Benoit Elleboode

Le nombre de convives doit être limité. Et les gestes barrières ne peuvent surtout pas faire l’objet d’un relâchement notamment le lavage des mains tout comme l’aération des pièces fermées malgré le froid.

« Il est important de se faire dépister », a rappelé Benoit Ellebood. Pour cela il vous est recommandé de demander à votre médecin généraliste ce qui est le plus adapté à votre situation entre le test antigénique et le test PCR. L’ARS recommande de « prioriser » les laboratoires, où « les tests sont bien faits, efficaces et où on obtient les résultats en 24h ». Plusieurs professionnels de la santé ont rappelé lors de cette conférence de presse qu'il fallait être très vigilant avec les résultats négatifs. 

« Un test négatif, ne veut pas dire qu’on n’a pas le virus car on peut être un faux négatif ou on peut attraper la Covid 19 quelques jours plus tard ». 

Benoit Ellebood

Cette semaine, 65 000 tests ont été réalisés en Nouvelle-Aquitaine, ce qui représente une baisse de 50% de l’activité. Mais les biologistes sont inquiets, un récent sondage annonçait que 26% des Français voulaient se faire tester pour les fêtes de Noël.  « Nous n’avons pas les moyens, ce n’est pas possible, donc militons pour un dépistage ciblé et efficace », a-t-il été lancé lors de cette conférence de presse.

Continuité des soins

Pour son point hebdomadaire l’ARS avait réuni, et c’est une première, bon nombre d’URPS, c’est-à-dire d’Unions régionales des professionnels de santé. Etaient donc représentés les médecins généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes, biologistes, ou encore les pharmaciens. Preuve, que le monde de la santé veut montrer qu'il fait corps face à la crise.

Il a donc par ailleurs été rappelé la nécessité de suivre une continuité des soins, particulièrement pour les personnes atteintes d’une maladie chronique, d’un cancer, d’une maladie cardiovasculaire. Les consultations pour des dépistages ou des vaccinations ne doivent pas être annulées ou reportées.

Une continuité indispensable pour empêcher toute dégradation de l’état de santé d’un patient. Cela est valable aussi bien pour les urgences, que pour les consultations dans le milieu hospitalier ou privé.

Les dentistes, médecins généralistes, dentistes rappellent qu’ils sont disponibles pour leurs patients et que tous les protocoles de sécurité sanitaire sont mis en place dans leurs cabinets.

« MedVIGIE » : une première en France

MedVIGIE est une plateforme de surveillance épidémiologique animée par des médecins généralistes libéraux. Son objectif est de mesurer la dynamique de l’épidémie et anticiper les mesures sanitaires. C’est-à-dire que concrètement, les médecins généralistes renseignent chaque jour  à l’ARS et Santé Public France le nombre de patients symptomatique reçus par rapport on nombre total de consultations.

« On a besoin d’outils », a expliqué Nicolas Brugères en charge de MedVIGIE. « En amont, dans les cabinets médicaux, nous avons des données qui ne sont pas exploitées (…). Quinze jours avant on aura des informations pour plus de réactivité. Ça devrait permettre d’avoir des éléments scientifiques pour nous prévenir en amont. Ca servira beaucoup si malheureusement on rentre dans une troisième phase ».

MedVIGIE a été lancé le 16 novembre. La plateforme a besoin de la participation de 10% des médecins généralistes par département. Il en faudrait 600 pour que cela soit efficace. Pour l’instant 120 se sont portés volontaires.
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