Les chiffres des indicateurs de l'épidémie de Covid-19 remontent en flèche en Limousin. Sommes nous à l'aube d'une 5ème vague ? Quelles sont les causes de cette reprise ? On en parle avec nos invités dans Dimanche en Politique.
Des chiffres qui recommencent à inquiéter les spécialistes, l'épidémie de covid-19 reprend un peut partout en France, mais aussi en Limousin, où les taux d'incidence de la Creuse et de la Corrèze sont bien supérieurs à la moyenne nationale.
Quelles sont les raisons de cette nouvelle hausse du taux des contaminations alors que 85% de la population éligible à la vaccination a déjà reçu au moins deux doses de vaccin ? Quelles sont les risques pour l'hopital engendrés par cette potentielle nouvelle vague ? Quelles sont les solutions pour l'enrayer?
Pour répondre à ces questions, Fabrice Bidault reçoit :
- Le docteur Nicolas Pichon, chef du service réanimation à l'hopital de Brive.
- Sophie Girard, directrice de l'ARS Haute-Vienne.
- Bernard Bertin directeur santé à la ville de Limoges.
Mardi 9 novembre 2021, le président Macron a fait des annonces parmi lesquelles, le port du masque qui redevient obligatoire partout dans les écoles, la troisième dose de vaccin qui devient obligatoire pour les 65 ans et plus afin de conserver le passe sanitaire, les plus de 50 ans, fortement encouragés à faire cette dose de rappel. Le Président a également rappelé que les gestes barrière devaient être scrupuleusement respectés.
Pourquoi malgré la vaccination, certaines personnes, attrappent tout de même des formes grave du covid ? Parce que ces personnes n'ont pas fait leur rappel de vaccin à 6 mois explique le docteur Pichon : "Entre le 1er août et le 15 septembre on a admis 45 patients dans le service de réanimation [de l'hôpital de Brive ndlr], c'était des patients de tous âges mais pour 100% des cas des patients qui n'avaient pas subit le schéma vaccinal classique. Mais depuis le 15 septembre on voit arriver des patients qui ont eu le schéma vaccinal conventionnel mais au mois de février ou mars, donc des sujets âgés, car à l'époque on ne vaccinait que les plus de 75 ans, on les voit réapparaitre alors qu'ils ont eu les deux doses de vaccin, mais pas le rappel au sixième mois. Donc cela laisse à penser qu'effectivement l'imunité baisse avec le temps, surtout chez les personnes âgées."
Une cinquième vague serait désastreuse selon le docteur Pichon, qui n'est pas certain que l'hôpital public serait en mesure d'y faire face, après près de deux ans de crise sanitaire : "Les personnels hospitaliers sont épuisés. Beaucoup sont même partis du service réanimation, sans être remplacés. J'espère que la vaccination va permettre qu'il n'y ait pas une pression aussi importante dans les services de réanimation que lors des premières vagues, parce que le personnel para-médical ne serait pas à disposition.[...] Dans mon service normalement il y a 50 infirmières pour assurer 27 lits de réanimation et de soins continus, là actuellement je n'en n'ai plus que 42 en poste, j'ai déjà un déficit de 8 infirmières. Imaginez que l'on nous redemande un effort collectif dans le service, je n'ai pas le personnel. Et il n'y a plus d'embauche, car c'est extrêmement difficile de trouver du personnel qualifié et formé qui accepte de venir travailler en réanimation."
Aujourd'hui en Limousin, seuls 25% des 65 ans et plus ont reçu leur rappel de vaccin. Pour faciliter ces rappels de vaccins, mais également, pour vacciner ceux qui n'ont pas encore eu la première ou la deuxième dose, Bernard Bertin précise que le centre de vaccination de Limoges est prêt à doubler sa capacité d'accueil : "Dès la semaine prochaine nous serons ouverts tous les jours, on s'adapte et on enregistre une reprise des demande de vaccination suite aux annonces du président."
Sophie Girard rappelle que les personnes qui ne peuvent pas se déplacer peuvent faire appel à un numéro dédié pour bénéficier d'une vaccination à domicile : 0800 730 957