La vague de coronavirus n'aura épargné personne et encore moins les entreprises de petite taille où dès qu'un cas positif ou un cas contact est déclaré toute l'organisation s'écroule.
Ce matin ce directeur d’un magasin de textile bordelais était désemparé : sur ses quatorze salariés ils ne sont que trois présents. Six d’entre eux sont positif au covid-19. Alors pas le choix il a fallu trouver un moyen pour faire tourner la boutique : la responsable des ventes a été rappelée de ses congés et « on a fait changer de poste certains salariés, on a augmenté les horaires de ceux restant et puis on espère une compréhension de la clientèle », explique ce directeur qui souhaite rester anonyme de peur de faire fuir sa clientèle.
Absence et charge salariale
Outre une difficulté d’organisation il dénonce le coup d’autant d’arrêts simultanés : « C’est la double peine parce qu’on prend du retard dans notre travail, on aura une baisse de chiffre d’affaire mais en plus on a pas un salarié absent pour covid mais six ! Il faut donc payer six personnes pendant 10 jours c’est donc 60 jours de travail à financer à moitié… C’est des charges très importantes pour les PME.»
« Dans notre métier on ne peut pas se permettre d’avoir le covid »
Pour Marie Lefranc, coiffeuse, un cas covid c’est la fermeture assurée. Elles ne sont que deux à tenir le salon alors elles font des concessions : « dans notre métier on ne peut pas se permettre d’avoir le covid alors on limite les sorties, les amis … quand on fait des réunions familiales test PCR pour tout le monde… » Si l'une ou l'autre est contaminée, ou cas contact elle pourrait être isolée jusqu'à 17 jours... 17 jours où leur salon resterait fermé ce qui n’est pas envisageables pour elles.
Même son de cloche du côté de ce traiteur bordelais qui compte quatorze salariés. Si l'un d'entre eux tombe malade c'est l'entreprise qui est en péril. Le gérant demande à ce que les temps d'isolement pour les cas contact vaccinés soient réduits : "On a pas de chômage partiel c’est impossile et le télétravail c’est impossible aussi donc nous aujourd'hui on demande des dérogations sans aller à l'encontre de la médecine", explique Joël Mauvigney gérant et président national de la Confédération Générale de l'Alimentation et du détail.
Le vice-président la CPME Nouvelle-Aquitaine, Bertrand Demier, demande au gouvernement de prendre en compte la situation dans laquelle se trouve ce type de société : "Je demande un retour des mesures d'accompagnement avec une remise en fonction des fonds de solidarité et du chômage partiel". Des mesures qui pourront peut-être aider ces professionnels à sortir la tête de l'eau.