Creuse : le journal de confinement d'Agnès Dortu, artiste-peintre

L'artiste-peintre Agnès Dortu, basée à Fresselines en Creuse, continue de faire vivre son art en période de confinement. Depuis le 20 mars, elle peint chaque jour dans son "carnet" de confinée : entre triste actualité et richesse de la nature, l'inspiration ne semble pas lui manquer. Portrait.

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Installée dans la vallée des peintres

Originaire de Normandie, c'est en Creuse que l'artiste-peintre Agnès Dortu a décidé de s'installer en 1987. D'abord près du lac de Vassivière, elle puise aujourd'hui son inspiration à Fresselines. Un choix de destination pas si anodin pour cette passionnée de Monet.Dès son adolescence, Agnès Dortu suivait, sans le savoir, le destin du peintre impressionniste. Une inspiration artistique qui ne l'a jamais quittée. L'année dernière, en 2019, le village de Fresselines fêtait les 130 ans de la venue de Monet dans la vallée des peintres, entre Berry et Limousin. Un événement auquel l'artiste professionnelle a participé activement en exposant ses propres toiles.

Depuis 2015, Agnès Dortu a installé son atelier dans l'ancien garage du village de Fresselines. Aujourd'hui, celui-ci est à l'arrêt en raison de la situation sanitaire mais l'artiste-peintre ne baisse pas les bras pour autant. Depuis le 20 mars dernier, elle peint et dessine quotidiennement dans ce qu'elle appelle son "carnet de confinement" : entre actualités et trésors de la nature, elle est chaque jour "très studieuse".

Ne pouvant peindre en extérieur et ayant des problèmes d'atelier à chauffer, l'idée m'est venue de noter tout ça dans un carnet, pour combler mon envie de m'exprimer à travers le dessin et la peinture.

Mot d'ordre : adaptation

Agnès Dortu est peintre pleinairiste, elle peint des paysages en extérieur. Aujourd'hui, cette forme d'art est compromise, confinement oblige, mais pas impossible. Elle se surprend même à peindre en s'inspirant de photographies, à défaut de pouvoir découvrir les paysages "en vrai".
 Confinée, elle redécouvre son jardin et y puise ses idées : "J'observe la nature d'un peu plus près. Je fais des pages sur les hirondelles, sur les mésanges, sur le phénomène de la lune rose." Des désirs sucrés aux envie d'évasion, le prisme de ses inspirations est sans limite.

J'ai la visite quotidienne d'un écureuil. C'est une petite merveille ! Je l'ai peint sur deux pages.

Au fil des pages de son carnet, qu'elle publie quotidiennement sur Facebook, Agnès Dortu confie ses états d'âme. "Il y a des pages qui touchent à l'actualité, des pages plus sombres où l'on sent une baisse de moral, tout cela nous emmène à beaucoup de questionnements".
 


L'autre jour, j'ai écouté notre Premier ministre à l'Assemblée nationale, et je l'ai "croqué". Sur ce dessin, on peut y voir un masque. Nous allons tous devoir nous protéger les prochains jours.

Un masque inspiré de ceux que sa soeur lui a envoyé de Normandie. "Mon petit journal, c'est une façon d'exorciser un peu le problème, de me soulager face à cette situation stressante."

L'avenir : des questions et de l'espoir

"Je ne suis pas sortie depuis cinq semaines. Des personnes du village font des courses pour plusieurs... Mais j'ai hâte, comme tout le monde, de pouvoir aller plus loin que le bout de ma rue."

Si Agnès Dortu est entourée, en cette période de confinement, elle prévoit de retrouver une autonomie rapidement et surtout de retourner dans son atelier. Mais quand ? Dans quelles conditions ? Les questions demeurent nombreuses à quelques jours du déconfinement prévu le 11 mai prochain.

J'ai des charges, un loyer. Et je touche une petite, vraiment petite retraite. Je me pose beaucoup de questions sur l'avenir de mon atelier à Fresselines

Elle a été contrainte d'annuler une exposition qui avait lieu ces mois derniers, en Normandie "De vous à moi, Monsieur Monet". Une exposition pour laquelle tout était déjà organisé.

Les affiches étaient imprimées, j'avais transféré plusieurs tableaux en Normandie, ils y sont encore aujourd'hui. Une exposition, ça ne se prépare pas du jour au lendemain.


Autre annulation : les ateliers, "Les Pochades" au cours desquels elle accompagne plusieurs peintres apprentis en plein air. Mais Agnès Dortu reste optimiste et compte sur les habitants de la région pour venir rendre visite aux creusois dès cet été, pour permettre à l'économie locale de retrouver de sa superbe.

Nous avons tendance à connaître beaucoup plus loin que chez soi. Dans nos petits villages, comme à Fresselines et dans le reste de la vallée, les lieux sont attirants. Nous allons nous mettre au diapason pour recevoir le monde le plus correctement possible.

Pour Agnès Dortu, son carnet de confinement est pour l'instant le fruit d'un besoin personnel. Mais elle envisage de lui donner une suite. Laquelle ? Seul l'avenir le dira. "Il pourra servir de témoignage, peut-être sera-t-il exposé, peut-être que je le ferai éditer. Il ne faut pas trop réfléchir à ça, pour l'instant. Il doit avant tout rester spontané."


 

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