Les maires d'Aubusson (Creuse), de Brive et de Malemort (Corrèze) viennent de prendre des arrêtés municipaux pour permettre l'ouverture de tous les commerces au centre-ville. La préfecture de la Corrèze précise que ce type d'arrêtés est illégal.
Tous les commerces du centre-ville d'Aubusson sont autorisés à ouvrir, dès ce vendredi 30 octobre. C'est en tout cas la décision de Michel Moine. Le maire a pris un arrêté municipal en ce sens.
Ainsi, "les commerces de proximité spécialisés dans les produits de première nécessité que sont l'habillement, les chaussures, la décoration, les arts de la table, les jouets, les cadeaux de Noël, des fleurs, des livres... sont autorisés à ouvrir", stipule l'article 1 de cet arrêté. L'article 2 rappelle que ces commerces "devront impérativement faire respecter les gestes barrières."
Première nécessité ?
Sur sa page Facebook, Michel Moine justifie sa démarche. Il estime que les commerces supportent injustement une responsabilité dans la propagation de la Covid-19. Il souligne également le manque d'équité face aux surfaces commerciales qui sont autorisées à ouvrir par le gouvernement. Il considère que si les hypermarchés ou les jardineries peuvent restés ouverts en vendant des produits comme l'habillement ou les plantes, alors, les petits commerces spécialisés le peuvent également.Et certains ont fait acte de résistance face à des décisions jugées injustes et technocratiques.
Le maire de La Souterraine a pris la même décision.
Idem à Malemort et à Brive
En Corrèze, le maire de Malemort, Laurent Darthou ainsi que celui de Brive ont pris des arrêtés similaires. Frédéric Soulier estime, lui aussi, que la fermeture des commerces de proximité non-alimentaires est injuste et inéquitable et dénonce une pratique commerciale "déloyale".
A peine cet arrêté connu, plusieurs commerçants brivistes ont annoncé leur réouverture.
Ce samedi matin, alors qu'ils auraient dû être fermés, des commerces de Brive ont ouvert leurs portes. Véronique Logé-Faure, la présidente de l'office du commerce, en explique les raisons :
Ces arrêtés doivent cependant être présentés aux préfets, qui, s'ils les jugent illégaux, peuvent en demander l'annulation auprès du tribunal administratif. Frédéric Soulier prévient que dans ce cas, il agira "pour prolonger l'aide financière de la ville déjà accordée à celles et ceux qui ne peuvent continuer leur activité professionnelle."
La réaction de la préfecture de la Corrèze est tombée en fin de journée. "Un arrêté municipal qui dérogerait au décret du 29 octobre est illégal. Les commerces qui seraient ouverts sur la base d'un arrêté municipal de ce type, encourent une fermeture administrative illégale."