Les lapins en cage, métaphore d’un capitalisme qui s’auto-dévore. Le débat sur le bien-être animal à l’assemblée a donné l’occasion d’un échange imagé entre le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, et le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.


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Les lapins en cage, métaphore d’un capitalisme qui s’auto-dévore. Le débat sur le bien-animal à l’assemblée nationale a donné l’occasion d’un échange imagé entre le député de la République en marche de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, et le député et chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors de la 3e séance publique du dimanche 27 mai 2018.

"les plus forts mangent les plus faibles"

La question de départ porte sur l’opportunité de supprimer l’élevage en cage pour les lapins. Le député de la Creuse y trouve l’occasion d’envoyer un bon à l’adresse de son collègue de l’opposition :
"Lorsque les lapins vivent en cases collectives, comme vous le préconisez, les plus forts mangent les plus faibles. Cela ne va pas vous plaire, monsieur Mélenchon, car c’est encore pire que la société capitaliste !" Un trait d’esprit aussitôt salué sur les bancs de l’assemblée par le groupe majoritaire.

"Le sentiment anticapitaliste est bien répandu dans cet hémicycle"


Dans sa réponse, Jean-Luc Mélenchon ne manquera pas lui non plus d’humour, retournant son propos à son auteur:
"Votre description de la société capitaliste est assez juste : elle ressemble à une cage à lapins où les plus gros mangent les plus faibles. Vous n’avez rien découvert, mais je me réjouis de voir non seulement que vous l’admettez, mais aussi que vos collègues applaudissent. Le sentiment anticapitaliste est donc quand même bien répandu dans cet hémicycle !"


Sur le fond, cette joute verbale est tirée de la discussion d'un amendement sur l'interdiction de l'élevage des lapins en cage. L'amendement est défendu par le député Loïc Dombreval (LREM, 2e circonscription des Alpes-Maritimes). Ce texte est rejeté par Jean-Baptiste Moreau (LREM, Creuse) et soutenu en revanche par Jean-Luc Mélenchon (4e circonscription des Bouches-du-Rhône). L'amendement a été rejeté par 64 voix contre et 8 pour. 





Bien-être animal : pas de vidéo obligatoire dans les abattoirs
Poules en batterie, lapins en cage et vidéo obligatoire dans les abattoirs, aucun des textes portant ces mesures n’a été adopté. Jean-Baptiste Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques et très impliqué dans ces débats, s’est ainsi prononcé contre à chaque fois, suivant en cela l’avis du gouvernement. Sur les abbatoirs, le texte adopté propose de mettre en place la vidéosurveillance sur la base du volontariat. Ces images ne seront accessibles qu'en interne, dans les abattoirs concernés, et par les services vétérinaires. 

Par ailleurs, aucun amendement n’a été adopté pour inscrire dans la loi une interdiction de la destruction systématique des poussins mâles (destruction par broyage ou gazage). Sur ces pratiques, qui concerne également d’autres volailles, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a indiqué que l’Etat finançait, à hauteur de 4,3 millions d’euros, d’un projet de recherche sur le sexage des embryons de poussins qui permettrait d’éviter de tuer les poussins.

Chaque année, ce sont des millions de ces bêtes qui sont détruites. Sur cette problématique particulière, une étudiante de Limoges avait été récompensée, en avril 2018, par l’association 30 million d’amis pour sa proposition de loi portant sur « l’interdiction des techniques cruelles d’élimination des poussins mâles. »

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