Épisode 1/5. Crozant (Creuse), signe l’entrée du chemin de Compostelle en Limousin. Le point de départ de notre série sur la voie de Vézelay, un des quatre grands chemins de Compostelle. Au programme : partage d’expérience, chaleur et convivialité.

La vallée de la Sédelle, à la sortie de Crozant, offre un magnifique point de départ pour partir sur les chemins de Compostelle en Limousin. Les pèlerins sont en provenance de Gargilesse dans l’Indre.

La voie Lemovicensis

Ils empruntent le chemin de Vézelay, le point de départ en Bourgogne. C’est l’une des quatre grandes voies du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, dit Santiago, en Espagne. Limoges, qu’elle traverse, lui a donné son nom : la voie Lemovicensis.

De Crozant, nous marchons vers La Souterraine. Et pour démarrer ce périple sur la bonne jambe, deux pèlerins nous content leur expérience des chemins. Hélène et Gérard Vezin ont marché 18 000 kilomètres en douze ans, depuis leur retraite. Ils sont catholiques, mais ne pratiquent pas. Leur premier pèlerinage était la voie limousine.

Notre meilleur chemin, c’était le premier. Cette expérience ne se raconte pas, elle se vit ! Ma foi, c’est devenu une drogue. C’est notre corps qui va nous dire d’arrêter mais pas l’esprit, s’exclame Gérard Vezin, membre de l’association des Amis de Saint-Jacques.
 

La sobriété heureuse

Même une fois à la retraite, on peut changer ses habitudes de vie. Grâce à la marche. Cette sobriété si souvent associée à l’écologie est une conséquence (heureuse) du pèlerinage. Le train de vie mené sur deux mois de marche, durée moyenne de la voie de Vézelay, se conserve même après le périple.
 

Marcher nous fait rendre compte que nous n’avons plus besoin de s’encombrer de choses matérielles. Sur le chemin, l’hygiène n’est pas une priorité quand on pense avant tout à savoir quoi manger et où dormir. On adopte cette façon de vivre au quotidien, explique Hélène Vezin.

20 km après Crozant, le clocher de La Souterraine pointe le bout de son nez. Il n'y a pas meilleur endroit que l'église pour rencontrer des pèlerins. On y signe le registre de passage, sans forcément avoir la foi.

Signer le registre

Avant de partir, les pèlerins achètent un crédencial, quand ils ne sont pas croyants, et la créanciale, délivrée par l’Eglise quand ils le sont. C’est ce document que l’on tamponne et qui fait foi auprès des gîtes notamment. Et oui, certains touristes veulent profiter des bas prix sans marcher…

Un couple de franciliens est justement à l’église de La Souterraine, sans ses sacs. Il fait des provisions après les avoir laissés au gîte. « Nous avons regardés le miam miam dodo, le document le plus précieux du pèlerin pour savoir s’il va trouver une épicerie ou non, un logement… », détaille Bernard Monié.

Convivialité

Nous les suivons au gîte. La maîtresse des lieux, toujours bien affairée, est au téléphone. Les réservations s’enchaînent.

Certains pèlerins appellent le jour même et viennent parfois à l’improviste, s’amuse Claudine Moncuit, hôte à La Souterraine depuis cinq ans.

A sa table, Claudine Moncuit reçoit 4 pèlerins et trois amis… C'est un petit peu l'auberge espagnole, bien avant d'atteindre l'Espagne. Sept jours sur sept du printemps à l’automne.

Parfois, c’est l’Europe qui est réunie autour de la table ! se réjouit Claudine Moncuit.

Pendant le repas, on chante, on apprend à se connaître, on demande d’où vient l’autre. Des pèlerins se retrouvent de gîte en gîte sans forcément avancer au même rythme.

D'ordinaire, le pèlerin se couche de bonne heure.  Ce soir, la nuit sera courte, la convivialité y est pour quelque chose…
 
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