S'il est une curiosité dans les cimetières du nord du département de la Creuse, c'est bien celle de cette tradition très étrange des bols retournés sur les tombes. Même si la coutume commence à se perdre, il n'est pas rare d'en voir encore.
Depuis le cimetière de la commune de Bussière-saint-Georges, on aperçoit l'Indre voisin. Ce département et le nord de la Creuse partagent la tradition des bols retournés sur les tombes. C'est le rite funéraire de l'écuelle du mort. Elle permet de verser l'eau bénite, mais il s'agit aussi du bol utilisé par le défunt, un objet du quotidien emporté dans la mort, comme c'était déjà le cas pendant l'Antiquité.
Protège-couronnes et assiettes
Mais ce n'est pas la seule particularité des cimetières creusois. Ce qui étonne aussi ce sont les "protège-couronnes", en verre, en zinc, installés pour éviter aux aléas de la météo d'abîmer les objets funéraires. On remarque aussi les assiettes, ces ronds en porcelaine indiquant le nom des morts sur les croix.
Un artiste et un marin disparu en mer
Un peu plus loin, dans le cimetière de Clugnat, perché sur la campagne creusoise, on découvre la tombe d'Adrien Vernet, peintre et philosophe, mort en 1912. Cet homme généreux partage sa tombe selon sa volonté avec des indigents.
Dans le même cimetière, une plaque rappelle une énigme, celle de la Minerve, sous-marin disparu en mer en 1968, comme trois autres sous-marins cette année-là à travers le monde.
L'épave n'a jamais été retrouvée et la cause de l'avarie jamais élucidée. 52 marins étaient à bord de la Minerve, dont le quartier maître Jacques Vigneron, un enfant du pays.
La tradition des bols retournés sur les tombes remonte à la nuit des temps. On trouve encore l'écuelle des morts dans les cimetières du Bas Berry et de la Marche limousine. C'est le cas dans le cimetière de Bussière-Saint-Georges dans le nord de la Creuse.
Intervenant dans le reportage : Philippe Vholley, le président de l'Office du Tourisme du Pays de Boussac
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